Avions Rafale : le Brésil reporte sa décision à mai

Par Sara Sampaio  |   |  504  mots
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui devait annoncer en ce début de mois sa décision sur l'achat par le Brésil d'avions de chasse, contrat pour lequel le français Dassault est en lice, a reporté sa décision à l'après mi-mai.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva annoncera après la mi-mai, et non début avril comme prévu, son choix d'un avion de chasse - contrat pour lequel le Rafale du français Dassault est en lice -, a affirmé mardi le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim.

Nelson Jobim a précisé qu'il n'était encore qu'"au-milieu" de l'élaboration du rapport technique qu'il doit soumettre à Lula. Ensuite, "dans la première quinzaine de mai, le Conseil de défense donnera sa position [consultative, Ndlr], et à partir de là, le président prendra sa décision", a précisé le ministre dans une interview au journal Folha de Sao Paulo et au site UOL. L'annonce n'interviendra donc probablement pas avant fin mai, voir en juin, a reconnu le ministre.

Le Rafale, qui n'a encore jamais été vendu à l'étranger, est concurrencé par le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab, pour fournir 36 avions de combat multi-rôles au Brésil, un contrat de 2,8 milliards d'euros destiné à moderniser la flotte de l'armée de l'air brésilienne.

Transferts de technologie

La décision de Lula a déjà été plusieurs fois reportée. Le président a déclaré à plusieurs reprises que le Rafale était plus avantageux pour le Brésil en raison des transferts de technologie promis "sans restrictions" par le président français Nicolas Sarkozy lors d'une visite en septembre à Brasilia. L'offre américaine ne propose que transfert "nécessaire" à l'avion vendu, il y a là une distinction, a souligné Nelson Jobim, qui a lui aussi réitéré sa préférence pour le Rafale. 

Parmi les transferts technologiques proposés par les différentes sociétés concurrentes, la participation au développement du KC390 de la firme brésilienne Embraer sera déterminante, a fait savoir le ministre. La France s'est positionnée en s'engageant à acheter 10 à 12  des futurs Embraer KC390 - avion de transport militaire de 19 tonnes qui concurrence le C-130J Hercules de Lockheed - pour 500 millions d'euros.

Le ministre a globalement redit ce mardi l'importance stratégique de cette acquisition pour le Brésil, dont les avions de chasse actuels entameront le début de leur période de fin de vie en 2015, et qui souhaite rationaliser sa flotte en remplaçant une mosaïque de modèles existants par un seul modèle.

Le Gripen a toutefois reçu lundi l'appui du puissant syndicat des métallurgistes de Sao Paulo, affirmant que le projet suédois devait créer 28.000 emplois au Brésil . Ce syndicat avait été dirigé par Lula à la fin des années 70, en pleine dictature militaire. En janvier déjà, un rapport de l'armée de l'air présenté à Nelson Jobim avait estimé que la proposition de Saab représentait la meilleure offre globale, le F18 de l'américain Boeing arrivant en deuxième position et le Rafale de Dassault Aviation se classant dernier.