Crash du Concorde d'Air France : Continental condamné

Par latribune.fr  |   |  332  mots
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Dix ans après le crash qui a fait 113 victimes, la compagnie aérienne américaine est condamnée à verser 1 million d'euros à Air France. Continental a décidé de faire appel.

Plus de dix ans après le crash du Concorde d'Air France à Gonnesse (Val d'oise) qui avait causé la mort de 113 personnes, le tribunal de Pontoise a tranché. Il a condamné la compagnie aérienne américaine Continental Airlines à 200.000 euros d'amende et à verser 1 million d'euros de dommages et intérêts à Air France. EADS, qui a succédé à l'Aerospatiale, ayant construit Concorde, a été jugé civilement responsable de l'accident et devra payer 30% des dommages dûs aux victimes. Le tribunal a retenu des "négligences" dans les contrôles du Supersonique depuis les années 1980.

Continental, qui a l'intention de faire appel, a qualifié ce jugement d'"absurde".

Le scénario du BEA (Bureau enquêtes analyses) et des experts judicaires l'a emporté. Il assurait que Concorde avait roulé, lors du décollage à Roissy, sur une lamelle en titane tombée d'un DC-10 de Continental quelques minutes plus tôt. Cela avait causé l'éclatement d'un pneu dont les projections ont percé le réservoir provoquant une fuite de carburant qui s'est enflammé. L'un de ses employés, John Taylor, 42 ans, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis pour avoir mal fabriqué et fixé cette lamelle. Mais son supérieur hiérarchique, Stanley Ford, 71 ans, a été relaxé.

Continental avait nié sa responsabilité dans le procès. La compagnie affirmait que qu l'appareil avait pris feu avant de rouler sur la lamelle. Selon son avocat, Me Olivier Metzner, plusieurs témoins avaient déclaré avoir vu l'incendie du Concorde démarrer 800 mètres environ avant de rouler sur cette pièce. Pour le tribunal, "aucune des constatations matérielles effectuées ni témoignages ne permettent de corroborer la thèse de Continental Airlines".

Trois anciens responsables français de l'aéronautique qui étaient poursuivis ont été relaxés : Henri Perrier, 81 ans, ex-directeur du programme Concorde chez Aérospatiale, son collaborateur Jacques Hérubel, 75 ans, et Claude Frantzen, 73 ans, ex-cadre de la direction générale de l'aviation civile (DGAC).