Crash du Concorde : Air France poursuit en retour Continental

En marge du procès de la catastrophe du Concorde, Air France riposte à Continental Airlines et porte plainte à son tour contre la compagnie aérienne américaine qui chercherait à la discréditer.

Dans le cadre du crash du Concorde, le 25 juillet 2000, à Gonesse (Val d'Oise) qui avait fait 113 morts, affaire examinée par le tribunal correctionnel de Pontoise, en région parisienne, Air France a annoncé jeudi soir avoir déposé plainte au tribunal de Bobigny pour "dénonciation calomnieuse" contre la compagnie aérienne américaine Continental Airlines. "Par cette plainte, Air France entend mettre fin aux attaques méprisables et répétées de Continental Airlines, destinées à discréditer la compagnie et à porter atteinte à son image" souligne Air France dans un communiqué.

La compagnie frabçaise souligne que le document lié à la navigabilité du Concorde que Continental soupçonne Air France d'avoir subtilisé, document "essentiel à la recherche de la vérité sur les causes de l'accident" figure "depuis l'origine dans le dossier pénal, dont Continental et ses conseils ont disposé tout au cours de l'instruction et pendant les 4 mois d'audience. Nous ne pouvions pas continuer d'accepter cette suspicion malhonnête. Cette agression gratuite de l'avocat de la compagnie américaine ne doit pas rester sans suite", déclare l'avocat d'Air France, Me Fernand Garnault, cité par le site internet lacroix.com.

Principal prévenu dans ce procès, Continental Airlines (un de ses avions est soupçonné d'avoir perdu une lamelle de métal lors d'un décollage, lamelle qui, laissée sur la piste, aurait percé le train d'atterrissage voire le réservoir du Concorde qui décollait peu après et a pris feu) avait déposé plainte vendredi dernier contre Air France pour "obstruction à la justice" en marge du procès de la catastrophe du Concorde comme l'avait indiqué le tribunal correctionnel de Pontoise. Continental est accusé "d'homicide involontaire"et encourt une amende maximale de 375.000 euros mais surtout de très lourdes réparations à verser aux parties civiles, dont Air France

Le jugement du tribunal correctionnel sur le fond du dossier Concorde sera mis en délibéré fin mai après les plaidoiries de la défense, sans doute jusqu'à la fin de l'année. Vendredi dernier, l'accusation a requis la condamnation à une amende de 175.000 euros de Continental Airlines. Si elle était suivie, la sanction entraînerait la responsabilité civile de la société. L'enjeu financier global dépasse les 100 millions d'euros.

Concernant deux employés de Continental, le mécanicien John Taylor et Stanley Ford, son chef d'équipe, une peine de 18 mois de prison avec sursis est requise. Le parquet requiert par ailleurs deux ans de prison avec sursis contre Henri Perrier, directeur du programme Concorde à l'Aérospatiale, devenue EADS. Il demande en revanche la relaxe de Jacques Hérubel, ingénieur en chef de ce programme de 1993 à 1995, et de Claude Frantzen, un des principaux dirigeants de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) de 1966 à 1994.

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