Avions ravitailleurs : EADS baisse les armes

Par latribune.fr  |   |  434  mots
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Le groupe européen d'aéronautique et de défense a confirmé ce vendredi qu'il ne contesterait pas l'attribution à son concurrent Boeing du contrat de renouvellement de la flotte d'avions-ravitailleurs de l'armée de l'air américaine.

EADS a reconnu vendredi sa défaite dans le bras de fer qui l'a opposé dix ans durant à Boeing sur ce que beaucoup considère comme le "contrat du siècle", le renouvellement de la flotte d'avions-ravitailleurs de l'armée de l'air américaine. La maison-mère d'Airbus a confirmé qu'elle renonçait à contester l'attribution de cet appel d'offre. Le président d'EADS pour l'Amérique du Nord, Ralph Crosby, a exprimé sa déception mais reconnu que l'offre soumise par Boeing au Pentagone était inférieure de 2 milliards de dollars. "Il est évident qu'il n'y a aucune base pour étayer une contestation", a-t-il dit.

Le retrait définitif du groupe européen devrait apaiser les tensions transatlantiques sur les contrats d'armements. Il constitue toutefois une lourde déception pour les élus de l'Etat d'Alabama, qui espéraient la victoire d'EADS et la construction sur leurs terres d'une chaîne d'assemblage pour les avions-ravitailleurs. Mais selon le groupe européen, rien n'indique que des élus américains aient l'intention de déposer un recours contre l'attribution du contrat à Boeing.

Pour le constructeur américain, la victoire est double. Les chaînes d'assemblage du 767, qui servira de base au nouveau ravitailleur de l'US Air Force, seront tout d'abord maintenues en activité dix ans de plus. De plus, le constructeur américain s'épargne ainsi de voir Airbus établir une tête de pont aux Etats-Unis qui lui faciliterait l'attribution de nouveaux contrats d'armement.

Boeing pourra-t-il respecter les coûts de production annoncés ?

Le retrait définitif d'EADS permet à Boeing de lancer le contrat de développement des 18 premiers avions sur les 179 que comptera à terme la flotte de tankers. Selon Loren Thompson, analyste spécialisé dans la défense, Boeing peut effectivement maintenir en vie un de ses avions phares et maintenir à distance son premier rival. Mais, revers de la médaille, il souligne toutefois que Boeing se trouve désormais sous pression pour respecter le coût annoncé de son offre, jugé très bas.

Ralph Crosby l'assure, le prix proposé par Boeing s'est révélé "bien plus bas que nous étions prêt à proposer". L'analyse faite par EADS laisse à penser que le prix proposé par Boeing était de 21,4 milliards de dollars, contre 23,4 milliards pour Airbus, soit un surcoût de 9%.  Mais le groupe européen a aussi calculé que le coût de développement du projet de Boeing devrait être supérieur à celui d'EADS, avec 4,4 milliards de dollars pour la variante du 767, contre 3,5 milliards pour celle de l'A330. Boeing n'était pas disponible dans l'immédiat pour réagir à l'annonce d'EADS.