Pékin menace d'annuler une commande d'Airbus A380

Par Rémy Janin (avec AFP)  |   |  354  mots
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La Chine menace d'annuler la commande de Hong Kong Airlines de dix Airbus A380 pour manifester son désaccord sur l'instauration du système de quotas d'émissions de CO2 mis en place par l'Union européenne.

Alors que le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, effectue une visite de cinq jours en Europe sous le signe du soutien à l'euro et au Vieux Continent en crise, la menace est tombée : Pékin pourrait annuler la commande par Hong Kong Airlines à Airbus de dix appareils A380, d'une valeur catalogue totale de 2,7 milliards d'euros. Une menace des autorités chinoises pour protester contre le système de quotas d'émissions de CO2 mis en place par l'Union européenne, ont indiqué samedi le Financial Times et le Wall Street Journal.

"La Chine a menacé de faire échouer un accord de plusieurs milliards de dollars pour dix superjumbos d'Airbus, protestant vivement contre le plan européen qui vise à inclure les compagnies aériennes internationales dans le système d'échange de quotas de CO2", écrit le Financial Times. L'Union européenne (UE) a récemment adopté une réglementation pour intégrer le transport aérien dans le système d'échange de quotas d'émissions de CO2 à compter du 1er janvier 2012 afin de lutter contre le réchauffement climatique.

Selon les deux quotidiens économiques, qui citent des sources proches du dossier, Airbus devait annoncer lors du Salon aéronautique du Bourget, qui s'est achevé dimanche, la signature d'une commande pour dix A380 de la compagnie Hong Kong Airlines. "Mais l'annonce de l'accord a été gelée par les autorités de Pékin, qui doivent donner leur accord final", résume le Wall Street Journal sur son site Internet.

Instauration de quotas CO2

Toujours selon une source proche du dossier citée par le "Wall Street Journal", l'accord avec Hong Kong Airlines ne devrait pas être remis en cause. "Mais d'autres commandes prévues auprès d'Airbus ont été gelées", assure cette même source au journal. La Chine mais également les États-Unis sont opposés au projet d'instaurer des quotas de CO2 au trafic aérien. A la mi-juin, Airbus lui-même, avec l'Association des compagnies aériennes européennes (AEA), avait protesté auprès de la Commission européenne contre l'obligation de payer pour les émissions de CO2 des avions.