La France près d'acheter des drones américains

Par Michel Cabirol  |   |  397  mots
Copyright Reuters
Le ministre de la Défense semble s'acheminer vers un achat d'un drone américain. Il estime qu'il "n'y a pas actuellement d'offre nationale ou européenne disponible sur le marché en matière de drones".

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, semble s'acheminer vers un achat d'un drone américain, ce qui serait dans son esprit une solution intérimaire. "Il n?y a pas actuellement d?offre nationale ou européenne disponible sur le marché en matière de drones. Il faut faire des choix et préparer des alternatives, avec des perspectives européennes", a-t-il expliqué aux députés de la commission de la défense. Jean-Yves Le Drian prépare visiblement les esprits à un achat sur étagère de drones américains.

Le ministre avait annoncé le 30 mai une remise à plat le dossier du drone de surveillance intérimaire Male (Moyenne Altitude, Longue Endurance) "sans pression mais avec pragmatisme". "Je vais faire vite", avait-il promis, une décision sera prise "avant le 14 juillet". Pas sûr qu'il annonce publiquement son choix avant sa visite à Londres prévue le 24 juillet où le dossier drone sera évoqué. D'ailleurs, il a expliqué aux députés qu'il serait "amené à prendre une décision avant la fin du mois de juillet".

Du retard dans les drones Male

"Nous avons pris du retard. Il faut que nous ayons une maîtrise capacitaire en matière de drones. Si nous ne l?avons pas, nous nous privons d?un outil militaire important ? on le voit au Sahel ?, mais également d?une avancée technologique et industrielle", a-t-il expliqué. Sur le terrain c'est le Predator américain, aux capacités largement éprouvées, qui ferait rêver les militaires, mais en guise de solution d'attente, le ministre pourrait aussi confier à EADS une adaptation des MQ-9 Reaper de l'américain General Atomics, très appréciés par l'armée de l'air.

L?été dernier, Dassault Aviation avait choisi par le prédécesseur de Jean-Yves Le Drian, Gérard Longuet. Il l'avait emporté sur son grand rival, le groupe européen EADS, qui proposait le drone Talarion. Gérard Longuet avait alors décidé d'entrer en négociations avec l?avionneur, qui proposait la francisation d'une plateforme israélienne Heron TP, rebaptisée promptement Voltigeur au salon Eurosatory, en vue de remplacer les drones Harfang (plateforme israélienne) fabriqués par EADS et en bout de vie. Le constructeur tricolore, qui attendait la notification de ce contrat, espèrait vendre trois systèmes de trois ou quatre unités chacun à la France.