Airbus A380 : à quand le décollage des ventes ?

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  455  mots
Copyright Reuters
Le PDG de l'avionneur, Fabrice Brégier, a indiqué que l'objectif de vendre 30 géants des airs en 2012 sera difficile à atteindre à cause du problème de microfissures découvert sur les ailes. La conjoncture n'aide pas non plus la vente de cet appareil dont l'utilisation est liée à la croissance.

Il devrait y avoir moins de prises de commandes d'A380 en 2012 que prévu. Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus, a en effet reconnu ce lundi au salon aéronautique de Berlin (ILA) que l'objectif de vendre 30 géants des airs cette année « sera probablement difficile à atteindre », en raison notamment du problème de microfissures découvert sur les aides de l'appareil en fin d'année dernière. "Je dois dire que la priorité cette année était de trouver une solution à ce problème d'aile. C'est un problème mineur mais nombre de clients sont contrariés", a-t-il déclaré, selon l'AFP. Depuis janvier, Airbus a engrangé 4 commandes d'A380.

L'absence de croissance n'aide pas les ventes

Les compagnies potentiellement clientes sont en effet tentées d'attendre le retour d'expérience de la solution trouvée par Airbus à ce problème, qui doit être mise en service fin 2013. En outre, la conjoncture difficile dans certaines zones géographiques ne pousse pas à la vente d'un avion dont l'utilisation est étroitement liée à la croissance. Quant aux transporteurs capables d'avoir une visibilité sur leur avenir pour s'engager sur un avion vendu 389,9 millions de dollars pièce au prix catalogue, ils ne sont pas légion. "Ce n'est pas facile de trouver une compagnie qui pourrait acheter des A380. Il n'y a pas d'intérêt pour les compagnies à passer commande aujourd'hui", explique un analyste. Il y a notamment Turkish Airlines, en bonne santé, qui planche sur l'achat d'au moins six A380.

175 appareils dans le carnet de commandes
Aujourd'hui, le carnet de commandes d'A380 est de 175 appareils. Depuis son lancement en 2000, seuls  257 exemplaires ont été commandés. 82 ont déjà été livrés à huit compagnies. Des analystes s'inquiètent du non décollage des ventes. Pour atteindre la rentabilité de l'appareil (et non du programme) Airbus doit en effet attirer de nouveaux clients...et vendre ses appareils à « bon prix ».  Problème, Airbus dispose encore de créneaux de livraisons libres pour 2015 et des analystes n'excluent pas une baisse de prix pour pouvoir les remplir.

"Le B747-8 n'est pas un concurrent"
Fabrice Brégier s'est voulu rassurant en rappelant les perspectives excellentes des ventes du super Jumbo à long terme, en raison de la croissance continue du trafic aérien mondial supérieure à celles des capacités aéroportuaires. "L'A380 est clairement l'avion du futur. Il n'a pas de concurrent et je ne crois pas que le Boeing 747-8 en soit un", a-t-il estimé.

Représailles chinoises

 

Une solution sur la question des quotas d'émisssions de CO2 mettrait fin aux représailles de Pékin contre Airbus (la commande d'une quarantaine d'appareils est toujours gelée) et pourrait permettre ainsi de faciliter la vente d'A380 en Chine.