Affaire du Boeing 787 : quand Airbus évoquait des risques d'explosions sur les batteries lithium-ion

Par latribune.fr  |   |  431  mots
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En mars 2012, Airbus évoquait les risques liés aux batteries lithium-ion, qui sont au centre de l'enquête sur les incidents du B787 en citant des risques d'embrasement, d'explosions, de fumées et de fuites. Airbus explique qu'il s'agissait d'une présentation très générale sur les batteries.

Alors que toute la flotte mondiale de Boeing 787 est clouée au sol après deux incidents sur des batteries lithium-ion, l'agence de presse Reuters dévoile qu'en mars 2012, l'occasion d'un forum sur le transport aérien, Airbus avait évoqué ces risques que pouvaient entraîner ces batteries, notamment des risques d'embrasement, d'explosions, de fumées et de fuites. "Les risques associés aux batteries au lithium réclament l'attention de toute l'industrie", explique le document obtenu par Reuters. Pour rappel, Airbus de décider d'installer des batteries lithium-ion sur son A350. Airbus explique que cette présentation était très générale sur les batteries, sur l'usage de ces batteries dans les avions en rappelant notamment les dangers des piles lithium sur les tablettes ou les téléphones portables.

Les autorités américaines ont indiqué que les batteries des B787 incriminées n'avaient pas fait l'objet de surcharge.

"Pas de gros problèmes sur les lignes de production"

Les enquêteurs japonais et américains se sont rendus la semaine à Kyoto pour inspecter l'usine de production de GS Yuasa, le fabricant japonais des batteries de l'appareil. Les autorités nippones n'ont pas trouvé de "gros problème". "Nous n'avons pas détecté de gros problème lors des examens chez le fabricant, ni en termes de technique ni du point de vue de la gestion de la qualité", a expliqué lundi à l'AFP un responsable du ministère japonais des Transports.
En revanche, plusieurs petites améliorations ont été demandées dans la gestion de qualité, a précisé la même source, mais "aucun souci de nature à causer directement un vice de fabrication".

Enquête sur les composants

L'enquête sur cette batterie risque de prendre du temps car elle contient elle-même divers composants provenant de plusieurs fabricants, et est intégrée dans un ensemble électrique (conçu par le groupe français Thales), qui peut lui-même être à l'origine de la surchauffe constatée. Des inspections sont désormais prévues chez le fabricant japonais d'une unité de gestion de la batterie (BMU), composant interne qui sert à mesurer la tension de chaque élément unitaire (cellules), à détecter une anomalie et à répartir la tension entre les différentes cellules. Réduite à un bloc noirci, la batterie du Boeing 787 Dreamliner incriminé, un appareil d'All Nippon Airways (ANA), est en train d'être disséquée après avoir été passée aux rayons X, sans résultats probants. Elle n'a pas subi de surcharge, selon les données contenues dans la boîte noire.