Airbus affole les compteurs des commandes d'avions

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  623  mots
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En faisant état de 932 commandes à fin juillet, Airbus a déjà dépassé sa performance réalisée en 2012 sur l'ensemble de l'année. Avec la conversion en commandes fermes des pré-contrats signés au salon du Bourget et les nouvelles commandes qui seront annoncées au salon aéronautique de Dubai, 2013 sera l'un des trois meilleurs millésimes de l'histoire d'Airbus.

2013 sera un excellent millésime pour Airbus et Boeing en termes de prises de commandes d'avions. L'avionneur européen qui mène la course depuis le début de l'année est toujours en tête et est en train de réaliser l'une de ses meilleures performances. En sept mois il a vendu plus d'avions qu'en 2012 sur l'ensemble de l'année (914 commandes brutes) et a déjà réalisé la quatrième performance commerciale de son histoire après celles de 2011 (1608 commandes brutes), 2007 (1458) et 2005 (1111). En effet Airbus a fait état mardi de 932 prises de commandes brutes (hors annulations) à fin juillet et de 892 commandes nettes (annulations comprises). Airbus devance ainsi son rival Boeing qui, au 30 juillet (les derniers chiffres ne couvrent pas le 31 juillet), totalisait 867 prises de commandes brutes et 760 commandes nettes. S'il conservait cette avance, le constructeur européen reprendrait sa couronne à Boeing perdue en 2012.

Les objectifs déjà deux révisés à la hausse
En raison d'un début d'année démarré sur les chapeaux de roues et d'un salon du Bourget riche en commandes, le constructeur européen a déjà deux fois révisé à la hausse son objectif de prises de commandes pour 2013. Tablant en début d'année sur 700 appareils, la direction a ensuite visé fin mai « largement plus de 800 », avant de prévoir, fin juillet, plus de 1.000 commandes brutes. Cet objectif étant quasiment atteint au bout de sept mois, Airbus devra affiner sa prévision. D'autant que plusieurs protocoles d'accords sur des contrats enregistrés devraient se transformer en commandes fermes dans les prochains mois et que le salon aéronautique de Dubai en novembre prochain lui permettra d'engranger de nouvelles commandes. Dans la mesure où les 1111 commandes enregistrées en 2005 seront dépassées cette années, 2013 sera l'une des trois meilleures années pour Airbus. Reste à voir dans quel ordre.

Doublement de la flotte en 20 ans
Ces commandes traduisent l'énorme potentiel du marché des ventes d'avions. Selon tous les industriels, la flotte d'avions dans le monde est appelée à doubler au cours des vingt prochaines années, pour atteindre, selon les dernières prévisions de Boeing, publiées le 11 juin, plus de 40 000 avions en 2032. Pas moins de 35 000 appareils neufs (avions régionaux, de plus de 100 sièges, tout cargo) devraient être livrés d'ici à 2032, pour une valeur de 4 800 milliards de dollars au prix catalogue.

Hausse du trafic

Ce boom s'explique d'abord par les prévisions de hausse du trafic de passagers, qui devrait croître en moyenne, durant cette période, d'environ 5 % par an. De 3 milliards de passagers en 2013, le trafic devrait au moins doubler. Certes, ces prévisions à si long terme font sourire les sceptiques. Pour autant, au cours de la dernière décennie, rien n'a enrayé la hausse du trafic, ni la flambée du prix du carburant, ni les contraintes environnementales, ni le développement des technologies qui permettent les échanges à distance (Internet haut débit, visioconférence,...). La libéralisation accrue du transport aérien - avec l'arrivée de nouvelles compagnies (notamment à bas coûts) et la multiplication des États à signer entre eux des accords de ciel ouvert - est également un puissant levier de croissance du trafic.

Le marché du renouvellement

Ce dernier n'est cependant pas le seul à booster les ventes d'avions. Il y a aussi le renouvellement des flottes des compagnies. Ce marché va représenter, selon Airbus, près de 30 % des livraisons d'ici à 2032, et même 42 % en Amérique du Nord. Un mouvement poussé par la cherté du prix du baril de pétrole et par l'arrivée sur le marché d'une multitude de nouveaux appareils dont les technologies réduisent fortement la consommation de kérosène et les coûts d'exploitation.