Boeing 737 MAX : "C'est un choc important, mais pas létal, pour la supply chain française" (Gifas)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  491  mots
(Crédits : Reuters)
Selon le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), "il n'y a pas, globalement, au niveau général de la chaîne de fournisseurs, de risque existentiel". Néanmoins, une trentaine de PME françaises sont significativement touchées.

Le désastre du B737 MAX touche les entreprises françaises.

"Un certain nombre de sous-traitants français de Boeing commencent soit à s'inquiéter, soit à souffrir" de l'arrêt de la production de l'avion, a déclaré ce jeudi Eric Trappier, le président du Gifas, (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), lors de la présentation de ses voeux à la presse.

Dix mois après la suspension des vols de l'avion, l'arrêt en janvier de la production fragilise une trentaine de PME françaises, a précisé Christophe Cador, le président du comité Aero-PME du Gifas.

"Nous avons fait une enquête cet automne auprès de nos 200 PME et 50% nous ont dit être impactées par le 737 MAX  dans des proportions très variables. Puis, une fois la suspension de la production de l'appareil annoncée en décembre, trente entreprises sont revenues vers nous pour nous préciser des problèmes significatifs ou très significatifs, a expliqué Christophe Cador. "Ces cas spécifiques peuvent conduire à des mesures de chômage partiel, ou plus en fonction de l'évolution des dossiers, et le Gifas sera à leurs côtés pour trouver des solutions", a-t-il ajouté.

Les entreprises concernées sont spécialisées dans la production de pièces de moteurs pour CFM international, l'unique fabriquant de moteurs du 737 MAX, détenu à 50-50 par General Electric et le groupe Safran. Ce dernier, a indiqué en décembre qu'il réduirait fortement la production de moteurs sans l'arrêter.

Lire aussi : Safran impacté par l'arrêt de la production du Boeing 737 MAX

Pas de risque existentiel

Pour autant, malgré les difficultés, la survie de cette trentaine de PME tricolores n'est pas en jeu, selon le Gifas.

Ce qui arrive au 737 MAX,  "c'est un choc important pour la supply chain française, ce n'est pas un choc létal, il n'y a pas, globalement, au niveau général de la supply chain, de risque existentiel parce que le 737 MAX représente soit un pourcentage de chiffre d'affaires réduit, soit s'adresse à des très grosses entreprises. En revanche au niveau de certaines entreprises, il peut y avoir des problèmes", a déclaré Patrick Daher, le président du groupe des équipementiers du Gifas.

L'arrêt de la production risque de durer. Difficile d'imaginer Boeing la suspendre en janvier pour la faire repartir quelques semaines après. Surtout, la remise en service de l'appareil reste incertaine. Au point que certaines compagnies aériennes comme United Airlines ne prévoient pas aujourd'hui de faire voler l'avion avant juin.

Quand elle interviendra, la reprise des vols ne sera pas synonyme pour autant de reprise de la production. Boeing devra au préalable remettre en service près de 400 appareils qu'il a construits depuis l'immobilisation de l'appareil le 10 mars 2019 et 400 autres qui volaient avant cette immobilisation et qui sont parqués chez les compagnies aériennes.