Boeing 737 MAX : l’Europe veut le remettre en service en janvier (AESA)

Par Florine Galéron  |   |  399  mots
(Crédits : Karen Ducey)
Après les autorités américaines, l’Europe s’apprête à donner à son tour son accord pour que le Boeing 737 MAX puisse revoler. C’est ce qu’a annoncé Patrick Ky, le directeur exécutif de l’agence européenne de sécurité aérienne (Aesa) à l’occasion du Paris Air Forum, organisé par La Tribune.

Le ciel s'éclaircit pour le Boeing 737 MAX en Europe. Après la FAA, l'agence fédérale de l'aviation américaine, qui a donné le 18 novembre son accord pour que l'appareil, cloué au sol depuis mars 2019, puisse revoler, l'Europe s'apprête à en faire de même.

Interrogé à ce sujet lors du Paris Air Forum organisé par La Tribune, Patrick Ky, le directeur exécutif de l'agence européenne de sécurité aérienne (Aesa) a déclaré :

« Nous avons tenu à avoir une analyse totalement indépendante de la sécurité de cet avion donc nous avons fait nos propres analyses, nos propres vols d'essai pour passer au crible tous les comportements de l'appareil. Toutes ces études nous montrent qu'effectivement le Boeing 737 MAX peut être remis en service car l'avion est sûr. Il est vraisemblable que dans le cas de l'Aesa, nous adopterons les décisions qui permettent de le remettre en service dans le courant du mois de janvier, c'est le calendrier. »

Des règles de certification revues pour les avions américains

Par ailleurs, le régulateur européen compte revoir son processus de certification pour les avions américains.

« Il y a beaucoup d'enseignements à tirer de cette tragédie notamment sur la gestion du risque en matière de certification. Nous ne sommes pas une autorité de certification primaire puisque le Boeing 737 MAX est un avion américain. C'est la FAA qui a ce rôle. Mais désormais nous avons décidé que pour tout ce qui concerne les systèmes critiques en termes de sécurité, nous allons systématiquement, et même si nous ne sommes pas l'autorité primaire, revoir et analyser de manière indépendante le comportement des systèmes critiques », a indiqué Patrick Ky.

Le Boeing 737 MAX est immobilisé depuis vingt mois au sol à la suite de deux accidents ayant fait 346 morts en l'espace de cinq mois. L'avionneur américain estime pour l'instant que la crise du 737 MAX lui a coûté environ 20 milliards de dollars: 11,3 milliards en raison des coûts directs et indirects liés à la production même de l'appareil et à la suspension de sa fabrication pendant plusieurs mois et 8,6 milliards liés aux indemnisations offertes aux compagnies aériennes.

De son côté, la Chine, premier pays à avoir cloué au sol les 737 MAX, a indiqué vendredi n'avoir "aucun calendrier" pour les autoriser à voler de nouveau.