Les drones sont une "menace réelle et croissante" pour la sécurité des avions civils

Par latribune.fr  |   |  574  mots
"Les drones civils peuvent en effet être facilement détournés de leur usage pour servir d'arme par impact direct ou pour transporter des charges létales explosives, radiologiques, bactériologiques ou chimiques" , selon le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale.
L'Association internationale du transport aérien s'inquiète de l'usage croissant des drones civils et réclame des sanctions adaptées pour limiter l'utilisation illégale de ces aéronefs. Aux Etats-Unis, quelque 921 incidents entre des avions et des drones civils ont été recensés en deux ans.

Sans ambages. Les drones civils représentent de plus en plus une "menace réelle et croissante" pour la sécurité des avions de ligne, a indiqué lundi 15 février l'Association internationale du transport aérien (Iata), appelant à réglementer ces activités afin d'éviter d'éventuels accidents aux conséquences graves. Si la menace est de plus en plus forte, c'est parce que la population commence seulement à découvrir l'important potentiel des applications de cette technologie non militaire, a indiqué le directeur général de l'Iata, Tony Tyler, devant un parterre de dirigeants et responsables du secteur aérien.

Les drones sont là "pour durer, mais nous ne pouvons pas leur permettre d'être un obstacle à la sécurité de l'aviation civile", a-t-il ajouté. Pour l'Iata, la sécurité est la question numéro 1 en ce qui concerne les drones.

"Un problème réel et croissant pour la sécurité des avions civils"

"Il nous faut avoir une approche prudente en matière de régulation et une méthode pragmatique d'application de la loi pour ceux qui méprisent la réglementation et mettent d'autres en danger", a souligné le directeur général.

"C'est un réel problème. Nous recevons beaucoup d'informations de pilotes faisant état de drones à des endroits inattendus, en particulier à basse altitude autour d'aéroports. Il est indéniable que cela pose un problème réel et croissant pour la sécurité des avions civils", explique le directeur général de l'Iata.

Depuis décembre 2015, aux Etats-Unis, la déclaration est obligatoire

L'Iata peut s'appuyer sur les chiffres inquiétants du Centre d'étude des drones à l'Université américaine de Bard. Elle a enregistré 921 incidents impliquant des drones et des avions dans l'espace aérien américain, de décembre 2013 à septembre 2015, dont 35,5% des incidents considérés comme "proche d'une collision". Désormais, il est obligatoire de signaler la possession d'un drone civil depuis décembre aux Etats-Unis. En 30 jours, entre la mi-décembre et la mi-janvier, 300.000 drones civils ont été enregistrés dans le pays.

78 survols illégaux en France en 11 mois

En France, le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN) recommande un nouveau cadre juridique pour mieux lutter contre les survols de zones sensibles par des drones. Quelque 78 survols illégaux de drones ont été répertoriés par le SGDSN entre le 10 septembre 2014 et fin août 2015.

Risques de détournement pour un usage terroriste

Selon cette institution, "les drones civils peuvent en effet être facilement détournés de leur usage pour servir d'arme par impact direct ou pour transporter des charges létales explosives, radiologiques, bactériologiques ou chimiques (ERBC)."

Le SGDSN rappelait également que "le 26 janvier dernier, un petit drone a survolé la Maison Blanche à Washington, avant de s'y écraser. Au Japon, en avril 2015, un drone transportant du sable radioactif, en quantité insuffisante pour présenter un danger, s'est posé sur le toit de la résidence officielle du Premier ministre japonais Shinzo Abe à Tokyo".

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