Vers une vente en bloc de STX et des chantiers de Saint-Nazaire

Par latribune.fr  |   |  487  mots
L'entreprise dispose d'un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d'ici 2026 pour deux gros clients, l'italo-suisse MSC Croisières et l'américain Royal Caribbean.
Le groupe sud-coréen avait initialement fait part de son intention de vendre séparément sa filiale française à la santé florissante, qu'il détient au deux tiers depuis 2008, dans le cadre de son programme global de redressement. La justice sud-coréenne n'est pas du même avis.

Le tribunal sud-coréen chargé de la procédure de redressement de STX Offshore and Shipbuilding a déclaré mardi qu'il "cherchait à vendre" en un seul bloc le groupe sud-coréen et sa filiale française, les chantiers navals de Saint-Nazaire.

Initialement, le groupe sud-coréen avait fait part de son intention de vendre séparément STX France, qu'il détient au deux tiers depuis 2008, dans le cadre de son programme global de redressement. La semaine dernière, des informations du journal Libération faisaient même état d'un intérêt de l'Etat français, détenteur du tiers restant du capital, pour un montée au capital proivsoire. Mais le tribunal de commerce du district central de Séoul a fait connaître sa préférence pour une vente groupée, qui devrait favoriser les très grands groupes aux importants moyens, et de facto fermer la porte à certains candidats européens.

Gestion défaillante et demande en berne

"Le tribunal cherche à vendre STX Offshore en bloc avec STX France", a déclaré à l'AFP le juge Choi Ung-Young, qui fait office de porte-parole de cette instance judiciaire. Une décision à cet effet pourrait être annoncée "cette semaine", a-t-il ajouté.

Le tribunal convoquera ensuite le 11 novembre les banques créancières de STX Offshore et les autres parties intéressées pour qu'elles donnent leur feu vert à cette proposition de vente et au plan général de restructuration du groupe.

STX Offshore & Shipbuilding se débat depuis des années avec des pertes croissantes provoquées par une gestion défaillante et une demande globale en berne. Jadis le quatrième constructeur sud-coréen, le groupe est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4.000 milliards de wons (3,2 milliards d'euros) pour l'aider à faire face à ses échéances.

14 paquebots prévus à Saint-Nazaire

La filliale française, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est elle en pleine forme. L'entreprise dispose d'un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d'ici 2026 pour deux gros clients, l'italo-suisse MSC Croisières et l'américain Royal Caribbean. Las, cela n'a pas suffi à remettre l'entreprise à flot et son endettement total atteignait 7.300 milliards de wons en juin.

Les constructeurs sud-coréens, qui avaient évincé leurs concurrents européens et japonais dans les années 1980 et 1990 pour détenir au sommet de leur gloire près de 70% du marché, affrontent une crise sans précédent qui menace la survie même de l'une des industries emblématiques de la quatrième économie d'Asie.

En cause, le ralentissement de l'économie mondiale et la chute des cours du brut qui ont réduit la demande en porte-conteneurs et autres pétroliers, mais aussi la concurrence de constructeurs chinois meilleur marché qui ont plombé les Sud-Coréens.

(Avec AFP)