Zodiac, fragilisé par ses problèmes industriels, est ouvert à une offre de rachat

Par F.G (avec Reuters)  |   |  691  mots
Ce mardi, Oliviier Zarrouati le président du directoire de l'équipementier, s'est dit mardi ouvert à toute offre de rachat raisonnable et conforme à ses intérêts. Fragilisé par des problèmes industriels de son activité sièges d'avions, le cours de Bourse du groupe a perdu plus de 50% en un an.

C'est presque sans surprise que Oliviier Zarrouati, le président du directoire de Zodiac Aerospace, fragilisé par des retards récurrents dans son activité de sièges d'avions, s'est dit mardi, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes qui a suivi la publication du chiffre d'affaires semestriel de l'équipementier, ouvert à toute offre de rachat raisonnable et conforme à ses intérêts.

"Nous serions réceptifs à ce que nous considérerions comme étant dans l'intérêt des actionnaires et de l'entreprise", a déclaré Olivier Zarrouati, en réponse à une question d'un analyste. "Notre histoire a montré que nous étions assez réceptifs à toute proposition raisonnable. Dans le passé, nous avions été dans une situation où nous avions dû protéger l'intérêt de nos actionnaires", a-t-il ajouté, en référence à la tentative de Safran, éconduit en 2010.

Ce lundi, Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran a déclaré regarder « toutes les opportunités de croissance externe qui ont un ADN assez proche » de son groupe, refusant toutefois tout commentaire sur un éventuel regain d'intérêt pour Zodiac.

La colère du Pdg d'Airbus

Depuis l'annonce en mars 2015 de retards de livraisons de sièges, la capitalisation du groupe a fondu de plus de 50%, à 5,14 milliards d'euros. A l'époque à plus de 35 euros, l'action est tombée à près de 17 euros mardi soir.

Tancé publiquement en janvier par le Pdg d'Airbus en personne, Fabrice Brégier, excédé par les retards de livraisons de sièges de classe affaires pour l'A350, le groupe a multiplié depuis un an les "profit warnings", jusqu'à renoncer fin février à son objectif de marge opérationnelle courante de 10% pour l'exercice en cours.

Le groupe a dit tabler pour l'exercice se terminant le 31 août 2016 sur un résultat opérationnel courant proche des 314,1 millions d'euros de 2014-2015, qui marquait déjà une chute de 44,6% par rapport à 2013-2014. Ce qui est interprété par les traders, qui tablaient sut un 440 millions d'euros, comme un nouveau profit warning. L'action perdait entre 7 et 15% dans les échanges avant Bourse

Les activités Aircraft Interiors continuent à peser sur la rentabilité du groupe", indique Zodiac. Le groupe estime désormais qu'il lui faudra encore 18 mois pour ramener ses activités de sièges et d'intérieurs de cabine à la normale.

"Ces 18 mois, c'est plus que ce que nous anticipions au début de l'exercice", a reconnu Olivier Zarrouati, sans souhaiter donner d'indication sur ses objectifs de marge.

Les retards de livraisons sont en moyenne stabilisés au même niveau depuis trois mois, a précisé Zodiac. En janvier, le groupe avait chiffré à 300 le nombre de places d'avions en retard contre 6.000 en avril 2015.

"L'amélioration attendue est plus tardive en raison en particulier d'une amélioration plus lente que prévu dans la logistique", a expliqué Jean-Michel Billig, le responsable du pôle sièges, citant des tensions sur la chaîne des fournisseurs.

Zodiac doit en conséquence supporter des surcoûts de production et des coûts induits d'un niveau élevé.

Montée en cadence des toilettes de l'A350 difficile

Zodiac Seats vise un retour à la performance opérationnelle en 18 mois tandis que pour la branche Cabin, "le retour à la performance financière sera plus long".

Cabin est confrontée à des difficultés opérationnelles liées à la montée en cadence des nouveaux programmes, en particulier la montée en cadence de la production de cabinets de toilettes (lavatories) de l'Airbus A350XWB", explique le groupe.

 Dans ce segment, la production insuffisante de la ligne de production initiale de Cypress en Californie a nécessité la mise en place d'une seconde ligne d'assemblage à Montréal. Ceci devrait permettre de passer "d'une cadence de 2 shipsets (jeux avion) par mois à 8 en quelques mois", assure l'équipementier.

Le groupe a vu son chiffre d'affaires reculer de 1,8% à périmètre et taux de change constants au premier semestre, à 2,488 milliards d'euros. Sur le seul deuxième trimestre, le chiffre d'affaires est ressorti à 1,250 milliard d'euros, en ligne avec les attentes de plusieurs analystes. Le groupe a prévu de publier ses résultats semestriels le 20 avril.