Dépôt de bilan pour Vogica

Par latribune.fr  |   |  423  mots
En réorganisant sa production, le français Vogica spécialisé dans les cuisines et salles de bains sur mesure a accéléré sa chute. La société a déposé le bilan et demande à être placée en redressement judiciaire. Plus de 700 salariés sont menacés.

"4 questions, 4 réponses pour bien comprendre la situation de Vogica"... Voici ce que l'on peut lire depuis samedi sur le site Internet de l'enseigne française spécialisée depuis 1976 dans les cuisines et salles de bains et employant 713 salariés. Des explications nécessaires après le dépôt de bilan de la société VGCD (marque Vogica) annoncé le même jour.

En difficulté financière chronique, Vogica paie notamment cher la réorganisation de sa production intervenue l'année dernière. Jusque-là, le groupe vosgien était organisé autour de Manuest, une usine chargée de la fabrication des cuisines et salle de bains puis de Vogica, chargée de les commercialiser.

Devant les difficultés de sa filiale de production et après un plan social, la direction de VGCD a décidé d'externaliser la fabrication à la société vosgienne Nevelt, laissant à Manuest la fabrication de cuisines en kit pour les enseignes Castorama et Brico Dépôt. Mais ce sous-traitant "s'est avéré incapable d'absorber les volumes de Vogica", a expliqué au Figaro William Ego, le président du directoire du groupe vosgien. "Des retards se sont accumulés, qu'il n'a jamais rattrapés, ne livrant jamais la bonne qualité ou la bonne quantité". A cause de pièces manquantes, les installations ont parfois été réalisées en deux, trois, voire quatre fois, multipliant d'autant les coûts logistiques.

Conséquence: le chiffre d'affaires a chuté de 33% à 71 millions d'euros pour une perte nette de 1,4 million d'euros.

"Une période dite d?observation (quelques semaines) devrait donc être ouverte, expliqe Vogica. Pendant ce laps de temps, un administrateur judiciaire va, aux cotés du management de l?entreprise, rechercher toutes les solutions possibles pour assurer la pérennité de l?entreprise exploitée par la société VGCD". Une cession n'est pas exclue et deux noms circulent déjà dont celui d'un autre cuisiniste.

En attendant, le groupe s'engage à livrer les cuisines et salles de bains, ou à compléter les cuisines et salles de bain avec les éléments disponibles sur les plates-formes. "La mise en redressement judicaire va nous permettre, avec le concours de l?Administrateur judiciaire, d?envisager avec nos fournisseurs, les modalités d?une reprise normale de fonctionnement : production, transport, pose,?" lit-on sur le site.  "Pour les acomptes, tous les efforts seront donc faits en conséquence pour livrer dans les meilleurs délais les clients qui peuvent l?être. Concernant les remboursements, le point sera discuté directement avec l?Administrateur", est-il précisé.