Nestlé confirme vouloir réduire l'activité des surgelés Maggi

Par latribune.fr  |   |  374  mots
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La marque Maggi, au rayon surgelé, ne cesse de perdre des volumes et des parts de marché au profit des concurrents comme Findus.

C'est malheureusement confirmé. Nestlé annonce réduire de moitié son activité de plats cuisinés surgelés de la marque Maggi, qui réalise environ 50 millions d'euros de ventes en grandes surfaces.

Comme nous l'annoncions dans La Tribune du 18 janvier dernier, un comité extraordinaire d'entreprise laissait craindre à l'époque les pires scénarii, y compris la vente à un tiers. Finalement, la filiale française du groupe suisse engage un plan de départs volontaires portant sur 171 postes, dont 134 dans l'usine de Beauvais, 20 au siège et 17 dans le service commercial.

Contrairement aux crèmes glacées (Nestlé, La Laitière) et aux pizzas (Buitoni), qui se portent bien, les plats cuisinés Maggi sont le point noir du groupe suisse car ils ne cessent de perdre des volumes : 14.000 tonnes en 2010, 1.500 de moins que l'année précédente, alors que l'usine devrait en produire 20.000 pour être rentable. "Nous laissons filer plus de 1.000 tonnes par an depuis la vente de Findus en 2000", dénonce le représentant CGT, Joël Desliens.

La situation actuelle résulte en effet de choix stratégiques pas toujours judicieux. En 2000, Nestlé vend Findus au fonds d'investissement EQT mais lui interdit de se lancer sur les plats cuisinés pendant quatre ans, afin d'imposer son autre marque, Maggi, sur ce créneau qu'elle juge porteur. Mais la marque, très forte sur les bouillons cube ou le traiteur frais, n'a aucune légitimité au rayon surgelé. Et dès que Findus revient sur le segment en 2004, ses ventes décollent aux dépens de son ancien propriétaire. "En cinq ans, Maggi est passé de 30% à 15% de part de marché quand nous passions de zéro à 9%", se félicite le directeur général de Findus France, Matthieu Lambeaux.

Alors que ce dernier ne cesse d'innover, Nestlé jette progressivement l'éponge. "Tous les investissements en production, promotion ou formation se font vers les glaces et rien pour les plats cuisinés", résume un représentant du syndicat FO. Sur les cinq lignes du site de Beauvais, trois tournent à moins de 30% de leur capacité et pourraient être fermées, les 300 salariés étant déjà progressivement transférés vers la partie crèmes glacées de la même usine.