Monsanto s'attend à une "superbe année 2012"

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  671  mots
Hugh Grant, PDG de Monsanto - Copyright Reuters
Le groupe d'agrochimie américain Monsanto s'est félicité ce mercredi de résultats "record" au deuxième trimestre de son exercice décalé, avec un bénéfice en hausse de 19%, et a relevé ses prévisions.

Le géant américain de l'agrochimie n'en finit plus de grossir. Monsanto a fait état mercredi d'un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et a relevé ses perspectives annuelles. Une performance qui s'explique notamment par précocité des ensemencements aux Etats-Unis et à une hausse de 15% de ses facturations.

Forte demande de semences transgéniques en Amérique latine et aux Etats-Unis

Au deuxième trimestre de son exercice décalé, le résultat net s'est envolé de 19% sur un an à 1,2 milliard de dollars. Par action, cela représente 2,24 dollars alors que les analystes tablaient sur 2,12 dollars en moyenne, a indiqué le groupe dans un communiqué mercredi. Le chiffre d'affaires a quant à lui progressé de 15% à 4,7 milliards de dollars. Le groupe a notamment vu ses ventes de semences de maïs bondir à 2,8 milliards de dollars sur le trimestre écoulé, contre 2,4 milliards de dollars un an auparavant, grâce à une forte demande de graines génétiquement modifiées en Amérique latine et aux Etats-Unis. Les ventes trimestrielles de semences de soja ont quant à elles progressé de 12% à 689 millions de dollars, celles de coton ont légèrement reculé et les ventes de graines de légumes ont diminué de 6% avec la baisse de la demande sur le marché européen. 

Monsanto voit de bonnes opportunités en Europe de l'Est

Conséquence de ces bons résultats, la prévision de bénéfice a été relevée de 3,49 à 3,54 dollars par action. Les analystes tablaient pour l'instant sur 3,51 dollars. "Notre forte saison des ventes aux Etats-Unis et la croissance en Amérique latine pendant les six premiers mois de l'exercice préparent une superbe année 2012", a commenté Hugh Grant, PDG de Monsanto. "Nous avons vu des contributions de croissance dans tous les types de semences et toutes les régions", a-t-il ajouté. Le groupe voit en particulier de bonnes opportunités de croissance en Europe de l'Est, malgré la décision de la Pologne ce mercredi d'interdire la culture du maïs transgénique MON810 (lire encadré). Il se dit également "bien positionné" en Chine, le "deuxième marché pour les semences de maïs" au monde.

"Les gens craignent que sur les prochains trimestres les ventes soient moins bonnes"

Après deux années difficiles - en raison notamment de la chute des ventes du désherbant Roundup, son ex-produit vedette -Hugh Grant s'est donc montré confiant pour la fin de l'exercice. "Nous sommes de nouveau performants, nous avons retrouvé notre dynamique" de croissance, "qui ne va pas s'arrêter là", a ainsi conclu le PDG. Mais la banque Morgan Stanley se veut plus prudente. Dans une note d'analyse, elle indique que le deuxième trimestre a "probablement bénéficié d'achats anticipés" de graines qui auraient dû avoir lieu dans les mois suivant. "La meilleure saison pour Monsanto, c'est celle qui vient de s'écouler. Les gens craignent que sur les prochains trimestres les ventes soient moins bonnes", a remarqué pour sa part Gregori Volokhine, directeur de la stratégie actions chez la maison de gestion d'actifs Meeschaert New York.

La Pologne dit non au maïs transgénique

La culture du maïs transgénique Monsanto (MON810) sera totalement interdite dans le pays, a annoncé mercredi le ministre polonais de l'Agriculture, Marek Sawicki. "L'arrêté est en préparation. Il introduit l'interdiction totale de la culture du maïs MON810 en Pologne", a déclaré le ministre devant la presse. Selon Marek Sawicki, le pollen de ce maïs pourrait notamment affecter les abeilles.

Le 9 mars, sept pays européens, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Irlande, la Slovaquie et la Bulgarie, ont bloqué une proposition soumise par la présidence danoise de l'UE sur la question sensible de l'autorisation de culture des OGM sur le continent. Sept jours plus tard, la France a interdit temporairement la culture du maïs MON810. Le processus d'autorisation des OGM s'est trouvé dans l'impasse car aucune majorité n'a pu être trouvée entre les 27 Etats de l'UE.