Aux Etats-Unis, la FDA part en guerre contre les graisses hydrogénées

Par latribune.fr  |   |  654  mots
Les Américains ont déjà réduit leur consommation de graisses trans. Ainsi, depuis l'apparition en 2006 de celles-ci dans les labels de nutrition détaillant le contenu des aliments, ils sont passés d'une consommation de 4,6 grammes par jour en 2003 à environ 1 gramme/jour en 2012, une réduction de 78%, précise la FDA.
L'autorité sanitaire américaine lance une consultation publique de 60 jours sur les acides gras trans et espère réussir à classifier ces matières comme "additifs alimentaires" et donc à les interdire carrément de la composition des aliments.

Les matières grasses hydrogénées sont dangereuses pour  la santé. A priori, ce n'est pas bien nouveau. En revanche ce qui l'est c'est qu'une autorité sanitaire américaine l'affirme publiquement et annonce vouloir lutter contre sa consommation. Jeudi 7 novembre, la Food and Drugs Administration (FDA) a publié un communiqué dans lequel elle signifie vouloir bannir les acides gras trans artificiels des assiettes des américains. La FDA ne s'était encore jamais officiellement prononcé sur leur dangerosité, mais a laissé faire pendant trente ans les entreprises de l'agroalimentaire qui en utilisent, souligne le Wall Street Journal.

Pour rappel, les acides gras trans sont des acides gras insaturés, dont au moins une double liaison est en position trans, contrairement aux acides gras insaturés synthétisés par l'organisme dont les doubles liaisons sont en position cis. Elles provoquent une augmentation du cholestérol. Les matières grasses hydrogénées sont notamment présentes dans des biscuits, les viennoiseries, les quiches et des pizzas surgelées, certains desserts ou margarines, etc. La FDA motive cette lutte en citant les risques importants pour la santé, notamment cardio-vasculaires.

Les graisses hydrogénées loin d'être indispensables

"C'est un pas important pour protéger un plus grand nombre d'Américains contre les dangers potentiels des acides gras trans", a déclaré la directrice de l'Agence des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA), le Dr Margaret Hamburg en annonçant cette décision.

De nombreuses chaînes de distribution alimentaires et de fabricants aux États-Unis ont déjà montré que la plupart de ces aliments pouvaient être produits sans acide gras trans, a souligné la FDA.

"Bien que la consommation de graisses hydrogénées artificielles (ou acides gras trans) potentiellement dangereuses pour la santé ait diminué ces deux dernières décennies aux Etats-Unis, elle demeure une préoccupation majeure de santé publique", a-t-elle ajouté.

Sauver des milliers de vies

Le docteur Hamburg estime qu'"une réduction supplémentaire des quantités de ces graisses dans l'alimentation des Américains pourrait éviter 20.000 crises cardiaques et 7.000 décès de plus chaque année". L'Institut américain de Médecine (IMO), qui est indépendant, affirme que les acides gras trans font augmenter le taux de mauvais cholestérol dans le corps et accroissent le risque de maladies cardio-vasculaires. Suite à ses recherches, l'institut a conclu que ces acides gras trans ne procurent aucun bénéfice connu pour la santé et qu'il n'existe aucun niveau établi de consommation en-dessous duquel ils seraient inoffensifs. Les experts recommandent donc de consommer le moins possible de ces graisses tout en maintenant un régime alimentaire adéquat.

Les Américains ont déjà réduit leur consommation de graisses trans. Ainsi, depuis l'apparition en 2006 de celles-ci dans les labels de nutrition détaillant le contenu des aliments, ils sont passés d'une consommation de 4,6 grammes par jour en 2003 à environ 1 gramme/jour en 2012, une réduction de 78%, précise la FDA.

Pour aller plus loin, la FDA envisage de considérer ces graisses comme "additifs alimentaires" et donc de les interdire carrément de la composition des aliments. Mais avant cela, elle opérera une consultation publique sur cette question pendant deux mois afin d'obtenir davantage d'informations et de déterminer le temps qu'il faudra au secteur agroalimentaire pour se plier à cette nouvelle règle.

En France, L'INSERM préconise de limiter les procédés industriels générant des acides gras trans. L'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, (ancienne AFSSA) recommande de réduire de 30 % au moins la consommation de ces produits, et estime que la limite devrait être fixée à un gramme pour cent grammes de produit. L'ANSES considère que des alternatives à l'utilisation des acides gras trans pour leurs propriétés techno-fonctionnelles doivent donc être envisagées.

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