La Chine ne juge plus les consoles de jeux néfastes pour la jeunesse

Par latribune.fr  |   |  377  mots
Après 14 ans de moratoire, Pékin autorise provisoirement la commercialisation de consoles de jeu vidéo.
La commercialisation de consoles de jeu vidéo a été provisoirement autorisé mercredi par Pékin, après un moratoire de 14 ans censé préserver la santé mentale de la jeunesse chinoise.

Troisième marché mondial du jeu vidéo en chiffre d'affaires, la Chine se met aux consoles de salon. Depuis 2000, les Xbox, Playstation et autres Wii n'avaient pas l'autorisation d'être commercialisées en Chine, et c'est sur ordinateur que les "gamers" chinois exerçaient leurs talents.

Mercredi, le site internet du Conseil d'Etat - la plus haute instance décisionnelle chinoise - a publié un communiqué indiquant la fin de cette interdiction sans autre forme de clarification. La nouvelle a en tout cas eu un effet positif immédiat pour les fabricants de jeux vidéos : dès les premiers échanges, l'action de l'éditeur de jeux français Ubisoft gagnait quelques 5% à la bourse de Paris.

En début de matinée, l'action progressait même de 7,21% à 11 euros, dans des volumes représentant 82% de ceux réalisés sur une séance complète.

Un marché pesant 14 milliards de dollars

La levée du moratoire devrait en effet permettre à Sony, Microsoft ou Nintendo de faire leur entrée sur un marché qui pesait en 2012 près de 14 milliards de dollars. Mais il leur faudra composer avec des habitudes de jeu vieilles de près de quinze ans, les joueurs n'ayant l'habitude de jouer que sur ordinateur.

Cet assouplissement des autorités chinoises a une autre conséquence, précise le Conseil d'État : permettre à des entreprises à capitaux étrangers de fabriquer des consoles dans la zone franche de Shanghai, "après inspection des autorités culturelles".

Un an de réflexion

Le gouvernement chinois a pris le temps de la réflexion pour lever ce moratoire : en janvier 2013, China Daily avait révélé que le gouvernement planchait déjà sur cette levée d'interdiction.

A l'époque, un porte-parole du ministère de la Culture avait indiqué "ne pas envisager de lever l'embargo". La levée de l'interdiction devait en effet être avalisée par sept ministères différents, ceux-là même qui avaient décidé de la mettre en place en 2000.

Le changement de président à la tête du pays aura visiblement servi la cause des joueurs chinois désireux de changer d'habitudes... Et des entreprises du secteur, qui pourrait trouver là un moyen de contrebalancer la concurrence du jeu vidéo mobile.