Restauration : bientôt un label pour garantir le respect des normes d'hygiène ?

Par latribune.fr  |   |  566  mots
La mesure traduit "le principe de la mise en transparence des résultats des contrôles" effectués par la DGAL dans tous les établissements, inscrit dans la Loi d'avenir pour l'agriculture qui doit être formellement adoptée jeudi par le Parlement.
Vert, orange ou rouge, le smiley aurait une fonction à la fois "d'information et de pégagogie", selon la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture, qui espère l'expérimenter dès "le courant 2015".

Il y a déjà le label "Maître restaurateur" né en 2008 et, depuis juillet, celui "fait maison". Une nouvelle étiquette, obligatoire celle-ci, pourrait bientôt être affichée par les restaurants: un smiley annonçant la conformité de l'établissement aux normes sanitaires.

Vert, orange ou rouge en fonction du niveau d'hygiène reconnu par la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture, qui contrôle la sécurité des assiettes françaises, il permettrait non seulement de renseigner les clients mais aussi d'inciter les restaurateurs à plus de vertu, espère le directeur de la DGAL Patrick Dehaumont.

Une expérimentation dès "le courant 2015"

La mesure doit être formellement adoptée jeudi par le Parlement, lors du vote définitif de la Loi d'avenir pour l'agriculture, qui inscrit "le principe de la mise en transparence des résultats des contrôles" effectués par la DGAL dans tous les établissements (industrie et restauration commerciale), a expliqué lundi à l'AFP Patrick Dehaumont. Celui-ci souhaite lancer une expérimentation dès "le courant 2015", en commençant par une région ou un département.

Il reconnaît néanmoins que la fréquence de révision des contrôles doit encore être affinée. "On ne va pas laisser un établissement au vert pendant dix ans sans vérifier", relève-t-il, en soulignant que, de toute façon, un restaurant classé "rouge" fera l'objet de contrôles intenses voire d'une mesure immédiate ordonnant des travaux de mise aux normes ou la fermeture.

Faute de pouvoir compter sur des effectifs supplémentaires, les 4.700 agents actuels de la DGAL pourraient d'ailleurs s'appuyer sur des "organismes délégataires" rémunérés par les professionnels, indique encore Patrick Dehaumont.

Une pratique qui "existe déjà dans certains pays"

Cette pratique, visant à garantir que "tout citoyen" ait "accès au résultat des contrôles", "existe déjà dans certains pays", observe Patrick Dehaumont, citant le Danemark, New York ou Shanghai. "Les professionnels sont tous demandeurs car c'est un bon moyen d'assainir la profession", assure-t-il.

Selon l'AFP, toutefois, ces derniers s'en réjouissent modérément, jugeant parfois l'annonce un peu précoce alors que la mesure, dans sa philosophie, n'a été qu'évoquée au ministère de l'Agriculture. Si pour Dominique Bénézet, délégué général du Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide (SNARR) "l'idée n'est pas mauvaise, sous réserve qu'elle soit correctement mise en oeuvre", Jean-Pierre Chedal, président de la branche "restauration" du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat) souligne pour sa part le risque de "stigmatiser" certains établissements.

 Le gouvernement tempère

Lundi soir, dans un communiqué, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a donc tenu à se montrer prudent:

"La manière dont les résultats de ces contrôles (effectués par la DGAL, ndlr) seront rendus publics n'est pas prévue par la loi (d'avenir de l'agriculture, ndlr). les modalités de cette publicité seront arrêtées suite à une large concertation" entre le gouvernement et les professionnels.

La secrétaire d'Etat chargée de la Consommation, Carole Delga, s'est pour sa part dite "très réservée" quant à la proposition de la DGAL, ajoutant qu'elle serait "très vigilante quant à la concertation menée avec les professionnels de la restauration".