L'effondrement des prix agricoles met des exploitations en danger "de basculer", a reconnu mardi 16 décembre le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui veut trouver "des mécanismes pour éviter les chutes trop brutales".
Effondrement des revenus
Pour le ministre, interrogé sur RTL, le problème vient de la baisse des prix agricoles, en particulier ceux des céréales sur les marchés mondiaux, qui ont provoqué un effondrement des revenus des producteurs, ou ceux des fruits en raison de la surproduction en Europe.
"Dans certains secteurs, on a mis en place des allègements de charges, des reports de remboursement, mais dans beaucoup d'endroits on a des exploitations agricoles qui risquent de basculer dans la grande difficulté et de ne plus être en mesure d'assurer leur pérennité", a reconnu le ministre.
"Ce sont des difficultés sur lesquelles on doit être extrêmement attentif, dans un contexte d'embargo russe qui pèse sur les échanges et les marchés".
1.250 euros par mois
Si le secteur du lait s'en sort bien en 2014, les céréaliers, producteurs de fruits et éleveurs bovins devraient gagner au mieux 15.000 euros sur l'année, soit 1.250 euros par mois environ, créant des situations catastrophiques dans certaines exploitations.
L'embargo décrété par Moscou au mois d'août dans le contexte de la crise ukrainienne vise toutes les productions agroalimentaires occidentales et pénalise en France les producteurs de fruits et légumes et de viande porcine.
"Il faut trouver des solutions et faire en sorte de trouver des exportations pour dégager les excédents et, sur les prix, trouver des mécanismes pour éviter les chutes brutales des cours, notamment sur le lait" explique Stéphane Le Foll.
Pour le ministre, la fin des quotas laitiers en Europe, programmée pour le mois d'avril, "doit être mieux préparée" et la production "mieux régulée".