Covid : Douglas ferme 500 parfumeries Nocibé en Europe, dont 62 en France

Par AFP  |   |  592  mots
(Crédits : Nocibé)
Au total, 2.500 postes sont, depuis le début de l'année, menacés par ces fermetures en Europe, dont "environ 350" en France, pays qui constitue le parc le plus important pourle groupe Douglas qui y opère intégralement sous la marque Nocibé. Selon le syndicat CFTC, 338 salariés travaillant dans les magasins et 9 au siège sont concernés en France. Mais ce sont les pays du sud de l'Europe qui paieront le prix fort.

Le groupe allemand de parfumerie Douglas, propriétaire du français Nocibé, a annoncé fin janvier la fermeture de près de 20% de ses magasins en Europe, pour se concentrer sur la vente en ligne, alors que la pandémie a fait chuter son activité en magasin.

"Environ 500 des 2.400 magasins européens seront fermés d'ici à l'automne 2022", a indiqué le groupe allemand dans un communiqué.

La France, pays numéro un pour le groupe Douglas

Au total, 2.500 postes sont menacés par ces fermetures en Europe, dont "environ 350" en France, où le groupe opère intégralement sous la marque Nocibé, avaient précisé fin janvier des porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le groupe compte fermer 62 magasins dans l'Hexagone, soit 12% de son parc, le plus important en Europe.

Pour mémoire, la marque de magasins Nocibé a été créée en France, à Lille, en 1984 par Daniel Vercamer. Et c'est seulement en 2014 qu'elle est devenue une filiale du groupe allemand Douglas Holding. Pour parfaire cet historique, rappelons que, de son côté, la marque Douglas existe depuis la fondation en 1821, par John Sharp Douglas, un immigré irlandais, d'une fabrique de savons à Hambourg. La première parfumerie à l'enseigne Douglas ouvrant près d'un siècle plus tard, en 1910, à Hambourg.

Digitalisation et Covid : "On n'a rien vu venir" (CFTC)

Pour la partie française, le plan de réorientation vers le digital qui sera opéré en 2021, va concerner, selon le syndicat CFTC, 338 salariés travaillant dans les magasins et 9 au siège.

"Le Covid a accéléré la digitalisation, comme partout, mais c'est un choc", "on n'avait rien vu venir" a commenté la secrétaire (CFTC) du comité social et économique, Véronique Moreau, notant que les fermetures viseront les magasins les plus anciens.

Douglas, notamment présent en Espagne, Italie et en Pologne, justifie ces mesures par le "changement des habitudes de consommation" de ses clients, en faveur des achats en ligne, au détriment des ventes physiques.

Ce phénomène, déjà présent avant la crise, a été "accéléré par la pandémie de Covid-19", explique l'entreprise.

Le projet de l'entreprise, qui comporte également un volet de développement de l'activité numérique, a été présenté jeudi matin aux représentants des salariés français.

Elle assure vouloir "chercher toutes les solutions" pour un "accompagnement adapté" des salariés concernés par ces suppressions de filiales.

Les pays du "sud de l'Europe" paieront le prix fort

Une grande partie des fermetures devraient en tout cas se faire dans les pays du "sud de l'Europe", où l'activité du groupe a été "particulièrement frappée par l'impact de la pandémie", qui a entraîné plusieurs périodes de fermeture des commerces "non essentiels".

En Espagne, 40% des magasins vont être fermés, soit 97 fermetures et six restructurations, a indiqué dans un communiqué le syndicat Commissions ouvrières, qui estime à 600 le nombre de postes qui pourraient être supprimés.

Une restructuration "totalement disproportionnée" selon la CFTC

Le syndicat juge cette restructuration "totalement disproportionnée" car, si Douglas a connu pour son exercice décalé 2019/2020 une forte baisse de son bénéfice opérationnel ajusté (-16,7%) et de son chiffre d'affaires (-6,4%), en revanche, sur la vente en ligne, le groupe a toutefois réalisé en 2020 un chiffre d'affaires en hausse de 40,6%, à 822 millions d'euros.

Le groupe est détenu par le fonds d'investissement CVC Capital partners et toujours par la famille Kreke, fondatrice des parfumeries Douglas à Hambourg au début du 20e siècle (voir plus haut).