Inflation : « Il n'y a pas de profiteurs dans l'alimentaire », dit Bruno Le Maire

Par latribune.fr  |   |  419  mots
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Le ministre de l'Economie s'appuie sur de nombreux rapports pour conclure que la forte hausse des prix de l'alimentaire (+12% en octobre) ne résulte pas d'abus des agriculteurs ou de groupes agroalimentaires, mais bien des conséquences combinées de la guerre en Ukraine, la reprise post-covid ou encore le réchauffement climatique.

Dans une interview au Parisien, Bruno Le Maire récuse l'idée que le secteur de l'agroalimentaire « profite » de l'inflation. Le ministre de l'économie s'appuie sur plusieurs rapports parlementaires et de l'inspection générale des finances.

L'inflation est un sujet pris extrêmement au sérieux par le gouvernement puisque celui-ci s'est établi cet été autour de 6%, soit le plus haut niveau depuis plusieurs décennies. Sur le seul poste de l'alimentation, la hausse des prix est particulièrement forte puisqu'elle culmine à 12% en octobre. L'opposition accuse les multinationales de « profiter » de l'inflation pour appliquer des hausses de prix indues.

Pour Bruno Le Maire « la conclusion est sans appel : il n'y a pas eu de profiteurs de l'inflation dans l'alimentaire. Ni les agriculteurs ni les distributeurs, ni l'industrie agroalimentaire n'ont pris au passage de rémunération excessive ».

Selon le rapport de l'IGF consulté samedi par l'AFP, « au total, la hausse des prix des produits alimentaires résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : guerre en Ukraine, reprise post-Covid, réchauffement climatique, crise sanitaire animale et divers facteurs de nature économique (compétitivité de l'économie, pénurie de main-d'oeuvre...) ».

Pas de « hausses abusives »

Un rapport sénatorial publié le 19 juillet avait toutefois conclu qu'à l'exception de quelques « cas particuliers » il n'était pas observé de « phénomène généralisé de hausses abusives ».

Quelques jours plus tard, un rapport des députés Aurélie Trouvé (La France insoumise) et Xavier Albertini (Horizons) n'avait pas davantage permis de déceler "des comportements abusifs systémiques de la part des industriels ou des distributeurs".

De son côté, l'IGF a sélectionné un échantillon de douze produits alimentaires du quotidien (escalope de poulet, yaourts nature, baguette...) et a étudié l'évolution dans le temps de la marge brute des différents acteurs de la chaîne de production.

L'analyse révèle d'une part « que l'industrie agroalimentaire a comprimé ses marges » et d'autre part que « la grande distribution n'a pas contribué à renchérir les prix à la consommation des produits alimentaires », démentant donc l'hypothèse d'une inflation subie uniquement par le consommateur final.

Malgré ce partage de l'effort, et une inflation inférieure en France à celle d'autres pays européens, l'IGF souligne qu'en un an, « certains produits alimentaires ont connu des hausses de prix particulièrement élevées avec par exemple +60% pour les huiles, +22% pour la farine, +20% pour les pâtes et +16% pour la volaille.»

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