« L'alimentation va beaucoup peser sur l'inflation », avertit Michel-Edouard Leclerc

Par latribune.fr  |   |  350  mots
Michel-Édouard Leclerc, le patron du distributeur du même nom. (Crédits : Charles Platiau)
Michel-Édouard Leclerc, le patron du distributeur du même nom, estime que la France ne court aucun risque, jusqu’à cet été, de pénurie sur les produits de consommation courante liée à la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Mais il prévient, notamment, que le coût de la production de la viande va augmenter, du fait du manque d’engrais en provenance d’Ukraine.

Il ne tire pas la sonnette d'alarme. Du moins pas tout de suite. Selon Michel-Édouard Leclerc, le patron du distributeur du même nom, la France ne court aucun risque jusqu'à l'été de pénurie sur les produits de consommation courante liée à la guerre entre l'Ukraine et la Russie. « En France, aujourd'hui, il n'y a pas de pénurie pour la consommation courante et il n'y en aura pas jusqu'à l'été, a déclaré sur BFMTV le président du comité stratégique E.Leclerc. Des pâtes, il y en a. Pour l'huile de tournesol, nos stocks vont jusqu'à juin. » « Des consommateurs commencent à surstocker, ce sont eux qui provoquent le non-réassortiment des rayons. La France est quasiment auto-suffisante, sauf pour l'alimentation animale », a-t-il ajouté.

« L'Ukraine produit beaucoup d'engrais, elle fournit 30 à 40% du marché européen  de certains maïs. Ça, ça va manquer. L'alimentation pour le bétail va augmenter. Cela va induire un coût de production pour la viande. En plus, il y a l'épidémie de grippe aviaire. Des hausses vont s'additionner. L'alimentation va peser beaucoup sur l'inflation. Je pense qu'elle atteindra 6% à l'entrée de l'été », a-t-il dit.

Le risque d'une « crise mondiale »

« L'inflation que vont vivre les Français dans les deux mois qui viennent est la cause d'évènements passés. La crise ukrainienne ajoutera une couche cet été si elle perdure et si le blé n'a toujours pas été semé. Là, on aura une crise mondiale et surtout autour de la Méditerranée, au Maghreb et en Egypte », redoute encore le patron des centres Leclerc.

Il a également indiqué qu'il maintenait « jusqu'à juillet » le blocage du prix de la baguette à 0,29 euros. Cette proposition, vilipendée par les boulangers et meuniers et taxée de « démagogique », avait été annoncée début janvier dans un contexte d'inflation grandissante. Le médiatique dirigeant a assuré que le coût de la matière première de la baguette de pain, dont le prix moyen flirte désormais avec l'euro, ne dépasse pas « 17 centimes ».

(avec AFP)