Le gouvernement soutient les éleveurs contre Lactalis

Par latribune.fr  |   |  486  mots
Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, estime que Lactalis peut payer le lait plus cher en France
Alors que les négociations entre les éleveurs et Lactalis sont dans l'impasse, le ministre de l'Agriculture estime que les éleveurs français méritent un prix supérieur à celui payé ailleurs en Europe par Lactalis

Alors que les négociations entre les éleveurs producteurs de lait et le géant de l'agro-alimentaire Lactalis sont dans l'impasse, et que les éleveurs cherchent une nouvelle stratégie, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a déclaré samedi que le numéro un des produits laitiers Lactalis ne pouvait pas "payer le prix du lait le plus bas de toutes les laiteries en France", après l'échec d'une deuxième session de négociations vendredi soir.

"La première laiterie mondiale et européenne ne peut pas payer le prix du lait en France plus bas que toutes les autres laiteries", a-t-il déclaré à des journalistes lors d'un comice agricole dans la Sarthe.

"Ce qui a été dit sur le fait que les prix ailleurs en Europe sont plus bas, c'est vrai, mais en France on valorise le lait d'une manière différente, on transforme le produit laitier avec des produits qui ont plus de valeur ajoutée, donc le prix payé au producteur peut être supérieur", a-t-il souligné.

"Ce n'est pas la fin du modèle agricole français"

A la question de savoir si l'État disposait d'un moyen de pression sur Lactalis, Stéphane Le Foll a répondu que non. "Est-ce que je peux mettre la pression sur un acteur industriel? Je ne peux pas. (...) Je ne peux pas négocier les prix à la place des acteurs économiques ou alors il faut dire qu'on est dans une situation où les prix sont décidés par le ministre", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il pouvait seulement pousser "pour que les gens négocient".

A propos du désespoir des éleveurs et des mesures qui pourraient être mises en œuvre pour les accompagner vers une sortie de la production laitière, Stéphane Le Foll a répondu qu'il n'était "pas question de rentrer dans un grand système de restructuration de la production".

"Ce n'est la fin ni du modèle agricole français ni du modèle laitier français, il y a des moyens de s'adapter", a-t-il déclaré. "Les cas qui nécessitent de venir en appui doivent (...) rester des décisions extrêmement limitées aux cas les plus difficiles, avec la volonté d'installer des jeunes, de trouver des solutions de reprise".

Régulation de la production

Le ministre de l'Agriculture a également rappelé qu'il mettrait en place "dès mardi" le plan français de régulation de la production laitière pour "stabiliser cette production de  lait européenne afin que les prix finissent par remonter". "Pour la première fois depuis la fin des quotas laitiers, on va remettre un peu de régulation à l'échelle européenne", a-t-il dit.

La Commission européenne avait annoncé le 18 juillet une enveloppe de 500 millions d'euros pour soutenir le monde agricole, dont 150 millions pour inciter à réduire la production de lait.

AFP