Que retenir du passage d'Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture ?

Par latribune.fr  |   |  496  mots
Emmanuel Macron a passé toute la journée au Salon de l'Agriculture. (Crédits : POOL)
Relativement calme, la visite d'Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture a été l'occasion d'évoquer un plan de sobriété pour l'eau pour faire face à la sécheresse, l'inflation alimentaire, l'accord commercial avec les pays du Mercosur ou encore la question des pesticides.

Depuis 2020, Emmanuel Macron n'avait pas pu se plier au rituel présidentiel du long déambulement au Salon de l'Agriculture, à Paris. Cette édition 2023 était pour lui l'occasion de renouer avec l'exercice sur près d'une dizaine d'heures. Avec de nombreux sujets à aborder, entre la sécheresse, l'inflation des produits alimentaires ou encore la question des pesticides, le Président a exposé ses prises de position.

Un effort demandé aux supermarchés

Au moment où certains redoutent un « mars rouge », durant lequel les prix alimentaires flamberaient encore davantage, Emmanuel Macron a considéré que « ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, c'est les distributeurs », en estimant que les producteurs avaient fait leur part compte tenu de l'explosion de leurs coûts.

Des négociations annuelles entre industriels et grande distribution sont actuellement en train de s'achever, ce qui alimente le spectre d'un nouveau rebond des prix dans quelques jours.

Un plan de sobriété pour l'eau

Alors que la France connaît un épisode de sécheresse historique cet hiver, Emmanuel Macron a par ailleurs plaidé pour un« plan de sobriété pour l'eau » sur le modèle du « plan de sobriété énergétique » lancé suite aux craintes sur la production d'électricité cet hiver.

« On sait qu'on sera confronté comme on était l'été dernier à des problèmes de raréfaction d'eau : plutôt que de s'organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d'usage, on doit planifier tout ça », a-t-il élaboré, ajoutant qu'il fallait se résoudre à la « fin de l'abondance », une autre formule déjà utilisé l'été dernier.

Un soutien affiché aux agriculteurs et aux pêcheurs

A l'intention des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, Emmanuel Macron a multiplié les gestes. Pour la filière pêche, à qui Macron s'est adressé en premier, les aides sur les carburants seront prolongées jusqu'au mois d'octobre.

Ensuite, il a exclu de soutenir en l'état l'accord commercial avec les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), conclu en 2019 avec l'UE mais pas encore ratifié. Ce ne sera « pas possible s'ils ne respectent pas comme nous les accords de Paris (sur le climat) et s'ils ne respectent pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires qu'on impose à nos producteurs », a-t-il dit.

Contestations sur la question des pesticides

Mais les agriculteurs trouvent ces déclarations insuffisantes et réclament un relâchement des contraintes qui pèsent sur leur activité. La présidente du syndicat majoritaire FNSEA, Christiane Lambert a déploré « des décisions qui vont à l'envers de la souveraineté alimentaire », en ajoutant que « des producteurs coupent les cerisiers et les pommiers faute de produits phyto-sanitaires. »

Une partie des agriculteurs jugent que la sélection de pesticides (insecticides, fongicides, herbicides) à leur disposition s'est trop réduite ces dernières années, les laissant face à des « impasses » lorsqu'il faut lutter contre des parasites. D'autant plus qu'en parallèle, la filière bio traverse une crise sans précédent.