Sucre, huiles, céréales... les prix alimentaires ont grimpé de 40% en un an

Par AFP  |   |  596  mots
(Crédits : Reuters)
Après douze mois de hausses mensuelles consécutives, l'Indice FAO des prix des produits alimentaires, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, atteint un niveau jamais vu depuis plus de dix ans. Le point sur les facteurs de hausses, notamment le soja qui grimpe à cause de la demande en biocarburants.

Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement progressé en mai, atteignant leur niveau le plus haut depuis septembre 2011, a annoncé jeudi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

L'Indice FAO des prix des produits alimentaires s'est établi en moyenne à 127,1 points en mai, soit 4,8% de plus que le mois précédent et 39,7% de plus qu'en mai 2020.

Douze mois de hausses consécutives

Il s'agit de la plus forte progression mensuelle de l'indice depuis octobre 2010.

C'est aussi la douzième hausse mensuelle consécutive de cet indice, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base. L'indice s'établit à seulement 7,6% de son niveau record (137,6 points), enregistré en février 2011.

Flambée du prix des huiles, du sucre et des céréales

La nette hausse enregistrée en mai s'explique par la flambée des prix des huiles, du sucre et des céréales, ainsi que par le raffermissement des prix de la viande et des produits laitiers, explique la FAO.

Ainsi les prix des céréales ont bondi de 6% en mai par rapport à avril. Ils ont été tirés notamment par la hausse de 8,8% des prix du maïs sur un mois, liée à la révision à la baisse des perspectives de production au Brésil. Mais vers la fin mai, les prix du maïs ont commencé à reculer, avec la révision à la hausse des prévisions de la production américaine.

Les prix internationaux du blé ont progressé en moyenne de 6,8% par rapport à avril mais ont commencé à baisser en fin de mois. Les prix du riz sont restés stables.

Le soja grimpe à cause de la demande en biocarburants

De leur côté les prix des huiles végétales ont continué à flamber, affichant une hausse de 7,8% sur un mois. L'augmentation des prix de l'huile de palme est liée à la faible croissance de la production dans les pays d'Asie du Sud-Est. La hausse des prix du soja s'explique par la forte demande mondiale prévue, en particulier dans le secteur des biocarburants, souligne la FAO.

Forte hausse aussi du côté des prix du sucre (+6,8% par rapport à avril), en raison notamment de craintes sur une baisse des rendements des cultures au Brésil.

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Les Chinois accélèrent leurs importations de viande

Les prix de la viande ont progressé de 2,2% en mai sur un mois, du fait de l'accélération des importations chinoises. Les prix des produits laitiers ont progressé de 1,8%.

Production record de céréales attendue après trois années de baisse des stocks

Parallèlement, la FAO a annoncé s'attendre à une production mondiale "record" pour les céréales en 2021.

Elle devrait s'établir à 2.821 millions de tonnes, soit une progression de 1,9% par rapport à 2020. Cela sera permis principalement grâce à la hausse de la production de maïs qui devrait être de 3,7% cette année, selon le Bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales, paru jeudi.

"La consommation alimentaire totale de céréales devrait augmenter au même rythme que la population mondiale et l'on prévoit également une hausse de l'utilisation du blé dans l'alimentation animale", indique la FAO.

Les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes agricoles de 2021-2022 devraient augmenter de 0,3% et atteindre 811 millions de tonnes. "Cette modeste hausse attendue devrait mettre fin à trois années consécutives de baisse des stocks", relève l'organisation.