Huile de palme : pour Total, la "survie" de la bioraffinerie de La Mède est en jeu

Le rejet par les députés français d'un amendement visant à réintégrer les produits à base d'huile de palme dans la liste des biocarburants mettrait en danger l'usine et ses 250 emplois, a laissé entendre le PDG de Total, Patrick Pouyanné.
Les biocarburants bénéficient d'une exonération fiscal dont l'huile de palme devrait être exclue à partir de janvier prochain.
Les biocarburants bénéficient d'une exonération fiscal dont l'huile de palme devrait être exclue à partir de janvier prochain. (Crédits : Lai Seng Sin)

Le PDG du groupe Total , Patrick Pouyanné, a déploré dimanche le rejet par les députés français d'un amendement visant à réintégrer les produits à base d'huile de palme dans la liste des biocarburants avec les avantages fiscaux qui en découlent. Invité sur LCI, le patron du groupe pétrolier a dit respecter cette décision tout en évoquant la "survie" de la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), où Total a sauvé 250 emplois après avoir investi 300 millions d'euros via un accord avec le gouvernement.

"Nous continuerons à produire du biocarburant à base d'huile de palme à La Mède pour les exporter en Allemagne, en Belgique", a-t-il déclaré.

"Je souhaite maintenant qu'on trouve le cadre économique. J'espère qu'on le trouvera parce que sinon malheureusement, c'est la survie économique de cette usine qui sera en jeu. On va s'y employer dans le cadre imposé par le Parlement français", a ajouté Patrick Pouyanné.

"On nous change les règles quand l'investissement est fait"

Le 15 novembre, lors d'une deuxième délibération, les députés ont massivement rejeté, contre l'avis du gouvernement, un amendement controversé au projet de loi de finances 2020. Le texte proposait de repousser à 2026 l'entrée en vigueur d'une mesure, pourtant adoptée l'an dernier, qui devait exclure à compter du 1er janvier prochain l'huile de palme de la liste des biocarburants bénéficiant d'une exonération fiscale.

"On nous change les règles quand l'investissement est fait, ce qui est quand même d'un point de vue de gouvernance collective pas très attractif pour les investisseurs, ni pour Total demain ni pour les autres investisseurs", a estimé Patrick Pouyanné.

"La France veut jouer à part du reste du marché européen", a-t-il aussi considéré, alors que Bruxelles a fixé à 2030 l'horizon pour une sortie progressive de l'huile de palme.

La production d'huile de palme, en forte croissance, est jugée responsable d'une déforestation massive dans les régions tropicales.

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Commentaires 14
à écrit le 25/11/2019 à 16:32
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A noter que Notre Parlement, à une majorité écrasante de 58 voix contre 2 (pas mal pour un parlement qui compte 577 députés; que faisaient les autres? Les pieds au mur?), avait approuvé un texte(favorable à TOTAL) et que E. Philippe lui a ordonné de ...

à écrit le 25/11/2019 à 13:38
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Et bien nous les salariés, on va bien nous changer les règles de la retraite alors que beaucoup cotisent depuis des décennies...

à écrit le 25/11/2019 à 11:11
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Il y a encore quelques semaines quand la polémique commençait à enfler Total se voulait rassurant en se targuant de pouvoir utiliser d'autres matières végétales si l'huile de palme posait un problème. De l'enfumage puisque aujourd'hui l'industriel ch...

le 25/11/2019 à 18:32
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Ben la région provence côte d'Azur n'est surtout pas une région de production de betteraves sucrières et de colza, le climat ne si adapte pas, si le gouvernement l'avait interdite cette huile, cette usine aurait été installée dans le bassin parisien....

à écrit le 25/11/2019 à 9:48
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Les entreprises tirent directement les enseignements du manque de crédibilité de la parole politique, et ce de plus en plus vite: dossier ArcelorMittal en Italie, et ce dossier Total en sont évidemment des dossiers phares. Et je crois qu'effectivemen...

à écrit le 25/11/2019 à 9:47
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Et toujours personne pour aller embêter NUTELLA, et les constructeurs automobiles allemands, lesp lus gros hypocrites et escrocs du monde, qui ne sont toujours pas inquiétés par les autorités européennes. La politique à la carte était incohérente...

à écrit le 25/11/2019 à 8:27
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C'est La Mède !

à écrit le 25/11/2019 à 7:40
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Pouyanné a mille fois raison il n'est pas normal dans ce pays que le gouvernement cède en permanence face à une minorité de pleureuses

à écrit le 25/11/2019 à 6:00
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Messieurs les journalistes, cessez de parler de bio carburants, dites plutôt agro carburants, c'est plus conforme à la réalité. Quand à cette décision, elle devrait émaner de l'UE et non de la France qui adore en matière d"écologie se tirer une ball...

à écrit le 24/11/2019 à 20:59
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Le patron de Total a raison. C'est un mauvais signal envoyé aux investisseurs. Un deuxième coup comme celui-ci et plus aucun investisseur ne se pointera. En plus de cela, le transport de toute la production jusqu'en Allemagne rajoutera à la pollution...

à écrit le 24/11/2019 à 20:55
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Sinon on ferme de nombreuses sucreries / distilleries en ce moment. C’est bien plus que 250 emplois...

à écrit le 24/11/2019 à 20:47
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Il faut collecter l'huile de friture de partout, elle devient quoi d'habitude ? Incinérée ? Ça remplacera bien la palme et sera de la valorisation utile (et subira donc la TICPE, contrairement à un usage 'pirate' d'huile filtrée sans payer son dû, pa...

le 25/11/2019 à 3:28
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Exact, il faut au prealable prendre soin de bien filtrer les impuretes et apres melanger a du gas-oil fifty-fifty, ca sent la frite, mais ca marche tres bien sans abimer laq mecanique.

à écrit le 24/11/2019 à 19:47
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ils devraient bloquer tous les investissements sine die

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