PSA Peugeot-Citroën prévoit une baisse de 20% de ses ventes en 2009

Par latribune.fr  |   |  581  mots
PSA Peugeot Citroën s'attend à une baisse de 20% de ses ventes en 2009, année "terrible" pour l'automobile, et à une année 2010 encore difficile, selon les déclarations de son patron, Christian Streiff.

"Les perspectives 2009 sont terribles. Le groupe commence l'année avec plus de 20% de baisse par rapport à l'année dernière sur l'ensemble des pays", a indiqué ce mardi sur RTL Christian Streiff, qui présentera mercredi les résultats annuels du deuxième groupe automobile européen par les ventes. "Nous faisons l'hypothèse d'un marché 2010 qui reste difficile."
 
"Ce qui est frappant aujourd'hui c'est la catastrophe mondiale dans l'automobile puisque le marché brésilien, le marché chinois, le marché russe sont arrêtés exactement comme le marché européen. Ça représente une baisse de plus de 20% aujourd'hui", a-t-il ajouté. Les marchés émergents étaient vus jusqu'à présent comme les seuls relais de croissance pour l'industrie.
 

Réunis la veille à l'Elysée, Renault et PSA Peugeot-Citroën ont promis d'éviter les licenciements en échange d'un prêt de trois milliards d'euros de l'Etat à chacun des deux constructeurs automobiles, qui se disent asphyxiés par les banques. "Les banques ne nous prêtent plus d'argent, c'est clair. C'est terrible, mais c'est la réalité et nous avons un dépannage de trois milliards d'euros de la part de l'Etat", a souligné Christian Streiff. "Nous nous sommes engagés à éviter des licenciements cette année" (dans les usines en France), nous n'avons bien sûr pas pris d'engagements dans les autres usines du groupe", a-t-il précisé.Les constructeurs français se sont notamment engagés à développer des moteurs plus propres et à accélérer la commercialisation de nouveaux véhicules électriques.


Concernant son avenir à la tête de PSA, Christian Streiff a déclaré qu'il ne se sentait pas menacé. La stratégie du deuxième constructeur européen par les ventes n'a pas convaincu jusqu'à présent la communauté financière, qui s'interroge sur la capacité du management du groupe à tenir le bon cap au milieu de la tempête financière.  Selon les informations de "La Tribune", des dissensions apparaissent au sein de la famille fondatrice Peugeot sur le maintien ou non de Christian Streiff à la tête de PSA. "Je n'en sais rien au sujet de la famille Peugeot, je ne pense pas qu'elle soit divisée en ce qui me concerne. Tout ce que je peux dire c'est que je travaille à l'avenir de PSA et que je continue à y travailler", a souligné le président de PSA, ajoutant qu'il ne se sentait "pas du tout" menacé.
 

Dans un communiqué, la CGT du groupe estime que les comptes annuels du groupe seront "dans le rouge" après un résultat net de 733 millions au premier semestre. Un porte-parole de PSA n'a fait aucun commentaire avant la publication officielle des résultats mercredi matin. "Alors qu'au premier semestre 2008, le bénéfice net s'élevait à 733 millions d'euros, la direction PSA s'apprête à publier des comptes annuels dans le rouge", écrit la CGT. Selon le syndicat, les dépenses 2008 du groupe sont plombées par les 351 millions d'euros de dividendes au titre du résultat 2007, le financement de l'usine de Kaluga (Russie) ainsi que des provisions, portant notamment pour "plusieurs centaines de millions" sur le plan de départ volontaire "PREC 2009". Le consensus Reuters (17 analystes) table pour PSA sur un Ebitda (Résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements ) de 3, 898 milliards d'euros. Le consensus sur le résultat net n'a pas été réalisé en raison d'une trop grande dispersion des prévisions.


Vers 10 heures, le titre PSA cédait 3,13% à 14,715 euros.