Chrysler dépose son bilan et trouve un accord avec Fiat

Par latribune.fr  |   |  611  mots
Le troisième constructeur automobile américain a déposé son bilan auprès du tribunal des faillites de New York. Une première audience aura lieu ce vendredi. Le groupe a pourtant trouvé un accord avec son homologue italien Fiat.

Le constructeur automobile américain Chrysler a déposé son bilan jeudi auprès du tribunal des faillites de New York. Une première audience aura lieu ce vendredi avant une réunion plus importante lundi 4 mai. Annoncé en milieu de journée mercredi apr un haut responsable de la Maison Blanche, le dépôt de bilan a été confirmé dans la foulée à 17 heures par le président Barack Obama. Ce dépot de bilan - en fait, un passage sous la protection du chapitre 11 ("chapter eleven") de la loi fédérale sur les faillites - a été décidé après qu'une partie des créanciers de Chrysler eut refusé mercredi l'offre du Trésor américain de revoir à la baisse leur créance, de presque 7 milliards que leur doit le constructeur à 2,25 milliards.

Cette procédure, "rapide et contrôlée" a assuré Barak Obama, durera entre 30 et 60 jours. Elle s'avère nécessaire pour consolider l'impact des concessions acceptées par les créanciers et mettre en place l'alliance projetée avec Fiat, explique la Maison Blanche. Le troisième constructeur américain a par ailleurs trouvé un accord de partenariat avec son homologue italien Fiat. Ce dernier prendra ainsi une participation de 20% dans Chrysler, ce qui lui permettra d'être "une compagnie beaucoup plus forte à l'avenir, assurera sa viabilité et la ramènera parmi les premières entreprises de ce secteur", a déclaré un haut responsable.

L'accord prévoit que Fiat apporte sa technologie qui permettra à l'américain de produire des véhicules plus petits et économes. Le groupe italien monter à 35% du capital, en trois étapes à condition "d'atteindre des objectifs prédéterminés", dont la production de moteurs aux Etats-Unis, un certain niveau de ventes de Chrysler grâce au réseau de Fiat hors d'Amérique du Nord et la production d'un modèle Chrysler basé sur la technologie Fiat. Ce dernier disposera ensuite d'une option pour acquérir 16% supplémentaires de Chrysler entre janvier 2013 et juin 2016. Mais il ne pourra dépasser les 49% du capital, qu'une fois que "Chrysler aura remboursé en totalité les prêts garantis par le Trésor américain", poursuit le communiqué.

Le gouvernement avait donné à ces créditeurs jusqu'à 18 heures mercredi pour accepter, a-t-il dit. C'était à la veille de l'échéance impartie par Barack Obama à Chrysler, sous perfusion financière de l'Etat, pour présenter un plan garantissant sa viabilité. Le refus de ces créditeurs d'accepter l'offre du Trésor "ne diminue pas la valeur de ce qu'ont réalisé Chrysler, Fiat et les parties concernées, et n'empêche pas Chrysler d'avoir une nouvelle chance de se restructurer et de sortir de cette situation plus fort qu'avant", a déclaré un responsable de l'administration américaine.

Les gouvernements américain et canadiens ont par ailleurs annoncé qu'ils allaient verser 10,5 milliards de dollars américains pour soutenir la restructuration sous supervision judiciaire. Les Etats-Unis vont ainsi allouer 8,08 milliards de dollars à Chrysler et le gouvernement canadien et celui de la province de l'Ontario 2,42 milliards de dollars. En échange de cette aide, l'Etat américain détiendra 8% du capital de Chrysler et son homologue canadien recevra 2% des parts. Ets ils nommeront respectivement quatre et un administrateurs indépendants du constructeur.

Le PDG actuel du groupe de Detroit, Robert Nardelli, ne restera à son poste que le temps de gérer la sortie de la procédure de faillite. Il devrait ensuite être remplacé par un dirigeant issu de Fiat. Dès lundi, la plupart des usines du constructeur seront mises à l'arrêt, le temps de la restructuration. Les marques Jeep, Dodge et Chrysler resteront en vie.