Nouveau suicide chez Renault malgré le plan d'urgence

Par latribune.fr  |   |  308  mots
Après la vague de suicides il y a trois ans, Renault avait mis en place un plan d'urgence pour améliorer les conditions de travail dans l'entreprise. Pourtant un nouveau drame vient de se produire.

Renault subit un nouveau suicide d'un de ses employés. Un ingénieur du Technocentre a mis fin à ses jours mercredi. Ce centre d'ingénierie avait déjà connu, fin 2006-début 2007, les suicides de trois salariés.

En octobre 2006, un ingénieur s'était jeté du cinquième étage d'un immeuble, deux autres avaient mis fin à leurs jours dans les mois suivants. Après le troisième suicide, le parquet de Versailles avaient ouvert une enquête qui s'est soldée par un classement sans suite car "l'infraction de harcèlement moral n'était pas suffisamment caractérisée".

Néanmoins, la société Technologia, cabinet d'expertise agréé par le ministère du travail qui a été récemment envoyé auprès de France Telecom, a réalisé une enquête sur les conditions de travail dans l'entreprise. Pierre Nicolas (délégué CGT de Renault Guyancourt) a récemment déclaré dans Le Monde que "l'enquête de Technologia a révélé que 30% des salariés du technocentre souffraient de "job strain" (tension au travail). C'est trois fois plus que le moyenne".

Renault a donc mis en place un plan d'urgence en 2007 qui, notamment, limite les horaires et forme les managers à la détection de risques psychosociaux. Depuis fin 2008, un psychologue se rend sur le site. De plus, les salariés peuvent prendre rendez-vous auprès de Pluridis, société spécialisée dans le programme d'aide aux salariés.

L'incompréhension est d'autant plus grande pour Patrick Pélata, directeur général délégué de Renault : "depuis trois ans, nous avons mis en place des mesures importants dans l'entreprise (…) Nous n'avions jamais revu autant en profondeur les dispositifs d'accompagnement et de soutien, notamment en structurant cette démarche autour d'un plan d'amélioration des conditions de vie et de travail des équipes".