General Motors renonce à vendre Opel, Berlin en fureur

Par latribune.fr  |   |  489  mots
Constatant une amélioration du marché automobile, le constructeur américain décide de conserver sa filiale européenne. Une décision qui provoque la colère de l'Allemagne et la satisfaction de la Grande-Bretagne.

Le conseil d'administration de General Motors vient de mettre fin dans la nuit de mardi à mercredi à un long feuilleton en annonçant qu'il conserverait sa filiale Opel. Le constructeur américain réduit à néant des mois de négociations au terme desquelles sa filiale européenne devait être cédée à l'équipementier canadien Magna.

GM justifie sa décision par le fait que le contexte général de l'industrie automobile a montré des signes d'amélioration. L'américain a en effet annoncé ce mardi que ses ventes avaient progressé le mois dernier pour la première fois en deux ans.

"GM présentera rapidement un plan de restructuration à l'Allemagne et aux autres gouvernements et espère qu'il recevra un accueil favorable", a ainsi déclaré le directeur général de GM Fritz Henderson. Le plan en question devrait coûter aux alentours de trois milliards d'euros.

La décision de conserver Opel a été prise lors d'un conseil d'administration organisé alors que la Commission européenne pressait GM de confirmer sa volonté de vendre Opel. En décidant de ne pas vendre le constructeur européen, très présent en Allemagne, GM fait une volte-face inattendue.

La décision fait des remous outre-Rhin. Le président du Land de Hesse a fait part de sa colère et exigé le remboursement du prêt relais accordé à GM d'ici la fin du mois de novembre. Le gouvernement allemand qualifie même l'attitude de General Motors dans ce dossier d'"inacceptable".

Les efforts du canadien Magna sont aussi réduits à néant. Au terme d'une compétition féroce, ce dernier, allié à la banque russe Sberbank, avait été choisi par GM pour acquérir 55% d'Opel.

En décidant de conserver sa filiale, GM tire un trait sur les efforts déployés par Magna pour s'assurer du soutien des salariés d'Opel, dont le nombre est de près de 50.000. Le canadien cherchait à obtenir leur aval à son plan de restructuration, promettant des garanties sur l'emploi en l'échange d'un abaissement des coûts salariaux.

Un plan qui justement suscitait des interrogations dans plusieurs pays où Opel est implanté notamment la Grande-Bretagne, patrie de Vauxhall, la marque britannique d'Opel, ainsi qu'en Belgique où de nombreuses suppressions d'emplois et une fermeture d'usines devaient intervenir.

Ce mercredi, le gouvernement britannique a appris la décision de GM avec satisfaction, proposant même d'apporter une aide financière à l'américain. "Nous avons pris note de la décision de GM et nous voulons travailler étroitement avec eux", a déclaré un porte-parole du gouvernement. "Nous avons toujours dit que si une solution juste et viable sur le long terme émergeait, alors le gouvernement serait enclin à apporter un financement. La décision de GM a également été saluée par le syndicat britannique Unite qui estime qu'il s'agit là du meilleur accord possible pour le pays.

(retrouvez le communiqué de GM).