Sarkozy obtient de Ghosn le maintien en France d'une partie de la Renault Clio

Par latribune.fr  |   |  568  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Renault "poursuivra à Flins la production des modèles actuels de Renault Clio et y implantera une partie de la production de la Clio 4", a annoncé l'Elysée samedi. Dans la presse ce dimanche, le PDG du groupe Carlos Ghosn reste évasif quant au nombre d'unités qui resteraient produites à Flins, mais assure que le site est "pérenne" et que l'emploi y sera "maintenu à terme".

Selon l'Elysée samedi, Renault "maintiendra l'emploi et l'activité" sur son site français de Flins "et y continuera la production de véhicules à combustion tout en développant la production de véhicules électriques". La marque au losange "poursuivra à Flins la production des modèles actuels de Renault Clio et y implantera une partie de la production de la Clio 4" : c'est ce qui aurait émergé de l'entretien entre le patron de Renault Nissan, Carlos Ghosn, et Nicolas Sarkozy, samedi, auquel ont également participé Patrick Pélata, le numéro deux de Renault, et Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie.

La réunion portait en effet sur l'avenir de la production de la future Clio 4 qui pourrait être délocalisée en 2013 de l'usine de Flins, près de Paris (qui sera ensuite spécialisée sur la fabrication de voitures électriques, théoriquement produit d'avenir), vers la Turquie, comme La Tribune l'a révélé.

Incertitudes

Toutefois les propos du PDG de Renault publiés dans la presse ce dimanche maintenaient une certaine incertitude concernant le nombre d'unités de la Clio IV qui resteraient produites à Flins. "Concernant la Clio IV, qui doit être commercialisée en 2013, j'ai redit [au chef de l'Etat] qu'aucune décision n'avait été prise", a déclaré Carlos Ghosn au Parisien. "Le site de Flins sera essentiellement, mais pas exclusivement, utilisé pour produire le véhicule électrique Zoe [...]. A côté de Zoe, nous continuerons à produire la Clio actuelle et des capacités seront dédiées à la Clio IV [...]."

Sur l'accusation selon laquelle "Renault produit à l'étranger des Clio vendues en France", même propos imprécis de la part du PDG : "La production de Clio à Flins est supérieure aux ventes de Clio en France. Pour l'avenir, car nous parlons de 2013 et je ne sais pas quelle sera la demande à ce moment-là, nous envisageons d'avoir des volumes de production de Clio à Flins qui ne soient pas très loin des volumes de ventes de Clio en France", a déclaré Carlos Ghos au Parisien. "Parler aujourd'hui de volume n'est pas très réaliste. Ce qu'il faut retenir, c'est que Flins est un site pérenne pour Renault et que l'emploi y sera maintenu à terme", a-t-il encore déclaré au Journal du dimanche.

"Nous fabriquons en France des modèles à forte valeur ajoutée"

"En nombre de voitures, la majorité est certes produite hors de France [70%, Ndlr], mais nous fabriquons en France des modèles à forte valeur ajoutée", s'est également défendu le patron de Renault. "Je rappelle que 45% de nos effectifs se trouvent en France, plus de 85% de nos dépenses d'ingénierie [y] sont faits et 55% de la production en valeur ajoutée."

L'Etat, actionnaire à 15% du constructeur automobile français, menaçait de se renforcer dans le capital du groupe pour être en position d'accroître la pression, ce qui déplaît d'ailleurs fort à la Commission européenne de Bruxelles. Cette question "n'a pas été abordée" lors de la réunion de samedi, a affirmé Carlos Ghosn. "Nos représentants [de l'Etat au sein du conseil d'administration, Ndlr] doivent participer à un comité stratégique et c'est l'un des acquis de la réunion", commentait le ministre de l'Industrie Christian Estrosi dans le Journal du dimanche. Cela signifie-t-il que, certains mandats d'aministrateurs arrivant à échéance, les rôles pourraient être redistribués au sein du conseil ?