La Tata Nano est en panne sèche

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  366  mots
Copyright Reuters
Les ventes de la mini-voiture la moins chère du monde s'écroulent en Inde. Les clients potentiels se méfient notamment du niveau de sécurité.

Présentée à l?été 2009 comme la voiture la moins chère du monde qui allait révolutionner l?automobile mondiale, la Tata Nano indienne est? en panne. Les ventes chutent pour le quatrième mois consécutif. Elles se sont carrément écroulées en novembre. A peine plus de 500 unités ont été vendues le mois dernier en Inde. Soit un plongeon de 85%.

Célébrée l?an dernier par toute la presse mondiale, cette micro-voiture révolutionnaire pâtit de la contre-publicité générée par quelques cas d?incendie à bord, lesquels ont refroidi les ardeurs des consommateurs. Même si Tata affirme apporter des modifications à cet égard sur ce modèle.

La Nano a d?ailleurs connu un départ difficile, après un changement inopiné d?usine. Devant l?opposition de paysans sur la terre desquels il avait presque terminé la construction d?un site flambant neuf, il a dû in extremis changer de lieu de production. Du coup, la fabrication a été perturbée. Le véhicule est finalement assemblé depuis juin dernier dans l?Etat du Gujarat.

Le véhicule est aussi plus cher que prévu. Il est disponible à partir de 2.000 euros, soit quand même 500 de plus que prévu initialement. Ce qui, en Inde, compte, puisque cette voiture à moteur de 624 centimètres cubes et 35 chevaux s?adresse aux possesseurs de deux roues et non aux automobilistes. Les ventes sont également perturbées par la difficulté des clients à obtenir des crédits à la consommation.

Depuis son lancement, la Nano Tata s'est vendue à plus de 70.000 exemplaires seulement. On est loin des estimations optimistes initiales portant sur 250.000 ventes annuelles au minimum après l?année de lancement (2009). Toutefois, le constructeur reste confiant sur le succès à terme de ce véhicule, même s?il mettra plus longtemps que prévu à s?imposer. Tata a même l?intention, dans les deux à trois ans qui viennent, d?exporter vers les pays occidentaux cette voiture à quatre portes, très simple et à la sécurité minimale. Il planche pour cela sur des versions plus élaborées, répondant davantage aux normes anti-chocs et anti-pollution en vigueur en Europe.