Pourquoi Renault est obligé de brader ses voitures

Par A.-G. V.  |   |  405  mots
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Le groupe français fait face à une chute de ses ventes. Pour redresser la barre, il n'a pas d'autres choix que de revoir momentanément ses prix à la baisse. Quitte à brader certains modèles. La clio III est ainsi vendue en ce moment avec une ristourne historique de 45 %.

Il y a un vrai problème Renault. Certes, jamais ses voitures n'ont été si fiables. Mais aussi banales et relativement peu attractives. Les ventes patinent. Et Renault se voit contraint d'offrir sa petite Clio III (cinq portes) avec une remise de 45 % à moins de 8.000 euros... pour enrayer la dégringolade ! Du 16 au 31 mai.

Jamais, à notre connaissance, un constructeur n'avait fait une telle remise sur un modèle phare. Il est vrai que les immatriculations de voitures particulières du constructeur en France plongent de 38 % sur les trois premières semaines de mai, selon des données officieuses. Trois fois plus que le marché total. Des véhicules clé comme les Twingo (- 70 %), Scénic (- 44 %), Clio III (- 31 %) sont en forte chute. Et la marque à bas coûts Dacia (- 45 %) ne relève pas le niveau, faute de nouveauté cette année.

Depuis le 1er janvier, les ventes du groupe Renault ont reculé dans l'Hexagone de plus de 10 %, pour un marché en hausse de 1,8 %. Certes, ces reculs s'expliquent partiellement par la fin de la prime à la casse. Mais l'explication est un peu courte. Le groupe Renault a, sur cinq mois 2011, une pénétration en France de 24,3 % (selon nos chiffres), contre 25,8 % en 2005, 26,6 % en 2001 (sans Dacia, à cette époque). Une constante régression. Dans l'Union européenne, Renault conserve certes la même part de marché (9,9 % sur quatre mois en 2011) qu'en 2005, mais une part moins importante qu'au début de la précédente décennie (10,6 % sans Dacia). Inquiétant.

Une image médiocre

Globalement, Renault a vendu dans le monde ces dernières années des volumes proches de ceux d'il y a quinze ans. Les véhicules à bas coût « Entry » ont remplacé, pour une grosse part, les modèles de gamme moyenne et supérieure ! Plus de 25 % des ventes de l'an dernier ont été constituées par des modèles « Entry » - les Dacia vendues sous la marque Renault partout dans le monde sauf en Europe et Afrique du Nord -, contre 7 % en 2005.

Si on ajoute les Twingo, Clio II et Thalia (Clio à quatre portes pour les pays émergents), on arrive à 37 % en 2010, contre 22 % il y a cinq ans ! Rien d'étonnant à ce que l'image de Renault dans le monde soit très médiocre, selon l'étude de Motorpresse auprès de plus de 180.000 lecteurs de magazines auto dans le monde. En Allemagne, c'est même catastrophique. En Pologne ou au Brésil aussi.