Comment Carlos Tavares compte redresser Renault

Par latribune.fr  |   |  438  mots
Copyright Reuters
L'homme lige de Carlos Ghosn a été nommé directeur général délégué du constructeur français. Il doit accroître les ventes et améliorer l'image de l'entreprise.

Carlos Tavares a été nommé lundi directeur général délégué de Renault. Le responsable des activités Amériques de Nissan devient donc le nouveau bras droit du PDG, Carlos Ghosn, dont il est un homme lige. Polyglotte, passionné de course automobile, cet ingénieur réputé austère et extrêmement rigoureux, sera assisté d'un petit comité rapportant directement au PDG. Il devrait comprendre le directeur financier Dominique Thormann, la directrice des ressources humaines Marie-Françoise Damesin et la nouvelle directrice déléguée à la présidence Mouna Sepehri. Le nouveau patron opérationnel devra affronter des défis majeurs pour relancer un constructeur au losange malmené, désorienté, à la recherche d'un nouveau souffle.

D'abord, lancer des nouveautés. Il y a comme un manque ! Carlos Tavares devrait être aidé par le plan produit en cours avec le lancement des Clio IV et Zoé électriques l'an prochain, puis le renouvellement de la Twingo. Côté Dacia, un monospace est attendu début 2012. Le groupe a un absolu besoin de nouveautés.

Ensuite, devenir synonyme d'innovation : Renault semble avoir misé à fond sur l'électrique. Mais le reste de la gamme a été délaissé, avec des modèles de bonne qualité, mais sans saveur ni image. La firme a perdu sa réputation d'innovation, de véhicules « à vivre » accueillants et chaleureux. L'Espace, symbole du savoir-faire Renault, est devenu obsolète...

Monter en gamme : La gamme moyenne supérieure et le haut de gamme ont généré à peine 110.000 unités l'an passé, soit 5 % des volumes de la marque (170.000 en 2005). La Laguna a vu ses ventes divisées par deux. Ce ne sont pas les Renault-Samsung destinées à l'Asie qui vont suffire.

Entrer en Chine : Incompréhensiblement, Renault ne produit toujours pas en Chine, malgré une forte présence locale de son partenaire Nissan. C'est le seul généraliste mondial à n'y être pas installé industriellement. En Inde, la Logan a échoué.

Accroître les volumes : Carlos Ghosn s'est engagé à faire croître les ventes de 350 à 400.000 unités d'ici à 2013. Pour dépasser les 3 millions de ventes (hors le russe Avtovaz). Objectif prudent mais pas si aisé. Le précédent « Renault Contrat 2009 » visait 3,3 millions d'unités en 2009. Il en a manqué... 1 million. Un fiasco, pas seulement à cause de la crise !

Rééquilibrer l'alliance Renault-Nissan. Il y a douze ans, au moment de la concrétisation du rapprochement, les deux groupes étaient de tailles comparables. Aujourd'hui, le japonais, dont Renault détient 43,4 % du capital, est deux fois plus gros. Il est plus innovant, plus mondial, plus rentable. Et sa gamme couvre tous les segments de marché.