PSA dément la fermeture du site d'Aulnay

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  490  mots
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La CGT a présenté un document jugé "caduc" par le constructeur PSA Peugeot Citroën. De son côté, le syndicat n'est pas rassuré par le démenti du groupe PSA qui prévoit une réunion avec les syndicats et la convocation d'un CCE extraordinaire. De son côté, Eric Besson s'entretiendra avec le PDG de PSA jeudi soir sur le sujet.

Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën a assuré jeudi que la fermeture de son usine d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) n'était pas d'actualité, mais s'est refusé à tout commentaire sur l'avenir de ses sites de production à moyen ou long terme. La CGT avait présenté dans la matinée un document interne laissant penser qu'une fermeture était envisagée à Aulnay, mais Peugeot a qualifié ce document de "préparatoire" et "brouillon", estimant qu'il était "caduc" à ce jour.

"Il n'y a jamais eu de décision de fermeture. Ce sujet n'a même jamais été discuté à la direction générale (...) Aujourd'hui ce n'est pas notre sujet, ce n'est pas l'actualité de 2011", a déclaré le directeur industriel de Peugeot, Denis Martin, lors d'une conférence de presse. Le dirigeant, qui devait jeudi après-midi se rendre sur le site d'Aulnay, ne s'est pas prononcé sur l'avenir du site à moyen ou long terme.

"Sur l'ensemble des sites, la question du moyen et du long terme est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Il faudrait être devin", a-t-il répondu lorsque qu?il a été 'interrogé sur ce sujet. Peugeot, tout comme son concurrent Renault, s'étaient engagés à ne pas fermer de site de production en France au moment où, au plus fort de la crise, en 2009, l'Etat leur prêtait trois milliards d'euros chacun.

Les deux constructeurs ont fini de rembourser ces prêts fin avril dernier et, depuis, la question de leurs engagements sur l'emploi et les sites a ressurgi, dans un secteur confronté à des surcapacités chroniques en Europe. Le ministre de l'Industrie Eric Besson a déclaré qu'il comptait s'entretenir jeudi soir sur ces sujets avec le président du directoire de PSA Philippe Varin.

La CGT doute

La CGT s'est dite convaincue que le constructeur français voulait fermer l'usine d'Aulnay, dont la production et les effectifs ont fondu ces dernières années, et ce en dépit du démenti de Peugeot.

"On est convaincu que PSA a programmé la fermeture de l'usine d'Aulnay", a dit à Reuters Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, qui travaille sur le site. "On n'est pas du tout rassuré par la réponse du groupe : ils nous ont menti depuis des années et ils vont continuer à nous mentir jusqu'au bout." Selon lui, l'usine d'Aulnay produisait plus de 400.000 véhicules au milieu des années 2000 contre moins de 200.000 l'an dernier.

PSA a quant à lui souligné que l'usine d'Aulnay produit la C3, le véhicule Citroën le plus vendu avec 310.000 exemplaires l'an dernier, ajoutant "qu'il produit en France près de deux fois plus de véhicules qu'il n'en vend et 85% de ses moteurs". Le constructeur automobile compte réunir jeudi soir les organisations syndicales pour faire un point sur le sujet d'Aulnay et convoquer une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE) sous huit jours "pour remettre les choses à leur place", a assuré son directeur industriel.