L'industrie auto chinoise cerne l'Europe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  332  mots
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Geely assemblera dès cette année des véhicules en Egypte, pour les vendre en Afrique du nord. Et Great Wall ouvre ce mardi une usine en Bulgarie.

Petit à petit, l'industrie automobile chinoise pousse ses pions à l'export. GB Auto, un assembleur indépendant du Moyen-Orient, a ainsi annoncé ce mardi un accord pour assembler des voitures chinoises Geely en Egypte et les distribuer dans toute l'Afrique du nord.  Le montage devrait commencer au troisième trimestre. Il s'agit d'un simple "SKD", c'est-à-dire d'un assemblage léger à partir d'ensembles importés directement de Chine. GB Auto assemble des Hyundai Accent coréennes depuis 1995. Mais l'accord avec le groupe coréen prend fin en 2013.  GB Auto détient 32% du marché auto égyptien (hors utilitaires), tout petit au demeurant.

Ouverture d'une usine en Bulgarie

Certes, il s'agit encore de petites opérations. Il n'empêche. Le constructeur chinois Great Wall Motors ouvre ainsi ce mardi en Bulgarie, avec son partenaire local Litex Motors, une usine à Bahovitsa, dans le nord du pays, qui emploie 150 salariés, et pourra produire 4.000 unités par an,en assemblant des pièces chinoises. Les capacités peuvent atteindre 50.000 véhicules par an avec 2.000 personnes travaillant en deux équipes voire 72.000 en trois équipes.

Croissance forte de l'export

Selon les estimations de la branche automobile de la Chambre chinoise de commerce pour l'import-export des produits mécaniques et électroniques (CCCME), les exportations de véhicules de l'ex-Empire du milieu devraient bondir de 50 % en 2012, après avoir enregistré une progression similaire l'an dernier et atteint près de 850.000 unités (pour une valeur de plus de 10 milliards de dollars). Les constructeurs chinois, Chery en tête, visent une implantation en Asie, en Afrique, en Amérique du sud. Ils sont conscients de la médiocre qualité de leurs véhicules à ce jour et préfèrent encore se cantonner aux pays émergents, moins exigeants et sur lesquels le facteur prix est déterminant. Mais ils comptent réellement s'attaquer à l'Europe et à l'Amérique du nord vers le milieu de la décennie. Au fond, ils suivent la stratégie qui avait si bien réussi, naguère, aux coréens.