General Motors pourrait prendre jusqu'à 7% du capital de PSA

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  521  mots
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PSA procédera à une augmentation de capital qui va lui permettre de faire entrer l'américain parmi ses actionnaires, selon le Wall Street Journal. Cette prise de participation confirmerait les informations de La Tribune sur les discussions entre les deux groupes pour une véritable alliance stratégique.

General Motors poursuit des discussions à un stade avancé en vue de prendre une petite participation dans PSA Peugeot Citroën, ont déclaré aux agences Reuters et Bloomberg des sources proches du dossier. GM prendrait une participation de moins de 5% dans un premier temps, indique Reuters. De son côté, Bloomberg tout comme le Wall Street Journal évoquent une participation jusqu'à 7%. PSA va procéder à une augmentation de capital qui lui permettra de faire justement entrer l'américain parmi ses actionnaires, afin de lever près d'un milliard d'euros, souligne le Wall Street Journal.

Une alliance, pas des coopérations ponctuelles

PSA est en discussions avec General Motors, a annoncé La Tribune le 21 février dernier. Ces discussions, qui "durent depuis quelques mois", semblent "avancées", expliquait récemment une source officieuse. Menées jusqu'ici dans la plus grande discrétion, elles visent "une alliance, pas des coopérations ponctuelles", selon nos informations. Les discussions "n'ont pas encore abouti. Il n'y a pas d'accord à ce stade". La famille Peugeot, qui détient 30,9% du capital et 48,3% des droits de vote du groupe tricolore, doit en tous cas avaliser un accord qui peut paraître a priori déséquilibré. GM est en effet... deux fois plus gros (en chiffre d'affaires) que le français. En cas de conclusion positive des discussions, une annonce officielle pourrait être faite début mars à l'occasion du prochain salon de l'auto de Genève.

PSA en crise

Après de longues négociations pour une alliance stratégique avec le japonais Mitsubishi, dont l'échec a été annoncé il ya quasiment deux ans jour pour jour, PSA apparaît tenté par un rapprochement avec le premier constructeur automobile mondial. En pleine crise, incapable de financer les investissements qu'exige un nécessaire déploiement intercontinental - il vient de retarder un projet d'implantation en Inde -, le groupe automobile français est à la recherche d'un second souffle.

Opel, problème crucial de GM

GM doit pour sa part résoudre le problème crucial que constituent ses activités européennes, déficitaires depuis une dizaine d'années. Le groupe de Detroit a enregistré en Europe l'an dernier un déficit avant impôts de 700 millions de dollars (540 millions d'euros). Sa filiale allemande Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall) ne parvient pas à enrayer la chute de ses parts de marché (7,3% hors Chevrolet en 2011, contre plus de 10% il y a dix ans) et se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans à répétition, dont la récente fermeture de l'usine belge d'Anvers. GM avait déjà tenté vainement de marier Opel et Fiat au début des années 2000, puis de vendre sa filiale germanique à l'équipementier canadien Magna allié à des intérêts russes en 2009... avant de sa raviser in extremis.

Surcapacités

Si des synergies sont envisageables sur des plates-formes ou des moteurs, Opel et PSA se retrouvent en concurrence frontale sur leurs modèles. Ils sont concentrés en outre tous deux sur le marché eruopéen. Par ailleurs, les surcapacités cumulées sont fortes, avec un énorme risque de casse sociale.