General Motors devrait perdre encore beaucoup d'argent en Europe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  551  mots
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Le géant américain devrait afficher encore des "pertes substantielles en Europe pour le restant de l'année", affirme le Wall Street Journal. La démission surprise du PDG de la filiale allemande Opel plonge encore plus le groupe dans le marasme. Mauvaise nouvelle pour PSA, qui a noué une alliance avec GM.

General Motors devrait afficher encore des "pertes substantielles en Europe pour le restant de l'année" avec sa filiale allemande  Opel - et sa marque soeur britannique Vauxhall -, affirmait le Wall Street Journal lundi sur son site internet, citant des sources proches du dossier. "Ce qui douche les espoirs de reprise au deuxième semestre, reprise sur laquelle comptait l'entreprise", explique le quotidien. Le constructeur auto américain, avec qui PSA Peugeot Citroën s'est allié fin février dernier, perd de l'argent depuis une dizaine d'années sur le Vieux continent. Rien n'y fait. C'est le seul constructeur à être déficitaire sur une aussi longue période ! Aucune date n'a été avancée pour un retour aux profits, les précédentes échéances n'ayant jamais été respectées. GM a perdu en Europe 256 millions de dollars (200 millions d'euros) au premier trimestre 2012, après un déficit avant impôts de 700 millions (540 millions d'euros) l'an passé.
 

Plein marasme, une fois de plus

GM est en pleine crise, une fois de plus, sur le Vieux continent. Le président de GM Europe et  président dd'Opel, Karl-Friedrich Stracke, a même brutalement démissionné jeudi dernier. Opel aura donc eu quatre présidents du directoire en moins... de trois ans.  Un record. Hans Demant avait été remercié en novembre 2009 et remplacé deux mois plus tard par Nick Reilly, qui a duré jusqu'en avril 2011, lorsque Karl-Freidrich Stracke est arrivé à la tête de la  filiale allemande de GM. C'était le grand espoir d'Opel. Le patron d'Opel nous disait d'ailleurs dernièrement beaucoup de bien de sa relation privilégiée... avec Philippe Varin, le patron de PSA avec qui il avait noué de très bonnes relations. Au moment où PSA se retrouve dans la tourmente, cette démission brusque ne va pas améliorer les relations entre les deux partanaires. 

Plan stratégique

Fin juin, le conseil de surveillance d'Opel avait validé le plan stratégique de Karl-Friedrich Stracke. Celui-ci prévoit notamment un arrêt de production dans l'usine allemande de Bochum. L'usine emploie 3.100 personnes, pour une capacité de production de 160.000 unités annuelles. Le patron démissionnaire avait aussi décidé que la nouvelle génération de compactes Astra sortirait des usines de Ellesmere Port (nord-ouest de l'Angleterre) et de Gliwice (sud de la Pologne) et qu'elle ne serait plus fabriquée en Allemagne. Au grand dam des syndicats. GM avait déjà fermé l'usine belge d'Anvers.

Pertes de parts de marché

Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall) ne parvient pas à enrayer la chute de ses parts de marché en Europe (6,7% sur les cinq premiers mois de 2012 hors utilitaires, contre plus de 10 % il y a dix ans) et en Allemagne. La firme se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans de restructuration à répétition.

Opel a failli être vendu par GM en 2009. Mais, après de longues tractations, notamment avec le sous-traitant canadien Magna et le gouvernement de Berlin, le groupe de Detroit a brutalement décidé de conserver sa filiale, provoquant la colère des pouvoirs publics outre-Rhin. GM a par ailleurs été incapable de faire prospérer sa célèbre filiale suédoise haut de gamme Saab, dont il s'est piteusement débarrassé et qui... a sombré dans la faillite.