Fiat aura-t-il son Aulnay italien ?

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  452  mots
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Les immatriculations de voitures neuves ont encore plongé de 21,4 % en juillet en Italie. Du coup, Fiat est particulièrement touché. Son patron, Sergio Marchionne, compte examiner la possibilité d'arrêter des sites de production.

Le marché auto italien n'en finit pas de chuter. Les immatriculations de voitures neuves ont encore plongé de 21,4 % en juillet en Italie, dégringolant pour le dixième mois consécutif, a annoncé mercredi le ministère des Transports. Le mois dernier, le nombre de véhicules neufs immatriculés dans la péninsule s'est établi à 108.826 unités. Sur les sept premiers mois de l'année, les ventes affichent un repli de 19,8 %, à 923.739 unités. Le groupe transalpin Fiat (marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo et Jeep) a enregistré un recul de 20,8 % en juillet. Avec une part de marché quasi-stable à 30,4 %. Dans ce contexte, Sergio Marchionne, patron de Fiat de son allié américain Chrysler, a affirmé aux  analystes financiers, mardi dernier, que Fiat resterait "sur la touche" en matière d'investissements, en particulier pour remplacer la vieillissante petite Punto, un des modèles phares traditionnels du groupe. Outre le report des futurs modèles - une pratique habituelle et... contre-productive du consortium -,  l'administrateur délégué du groupe turinois a également évoqué "la fermetures d'usines" en Europe, avec des décisions qui devraient  "être examinées après le troisième trimestre, quand nous aurons une meilleure visibilité de l'évolution du marché européen".

Fiat en perte sans Chrysler

Sergio Marchionne répète régulièrement que l'industrie automobile européenne est en surcapacités... Ce qui n'a pas empêché Fiat de racheter et réhabiliter l'usine serbe ex-Zastava de Kragujevac, qui produit aujourd'hui la 500L, contribuant ainsi à renforcer les surcapacités. Les usines Fiat en Italie tournent à la moitié environ de leurs capacités aujourd'hui. Au premier semestre, le groupe turinois a affiché un volume de ventes en recul de 6,6 %, à 17,9 milliards d'euros (sans Chrysler). Le bénéfice net du consortium piémontais atteint les 737 millions grâce au groupe d'Auburn Hills... Mais, sans l'américain, l'italien affiche une perte de 519 millions. Fiat plonge... à cause des ventes de véhicules en recul sur l'Europe au premier semestre à 561.000 unités (- 15,8 %). Du coup, le résultat d'exploitation sur le Vieux continent est négatif de 354 millions.

Marché européen en baisse

Plombée par des plans d'austérité destinés à rassurer les marchés, l'économie italienne est en récession depuis fin 2011, tandis que le chômage a atteint un niveau record en juin à 10,8 %. Le marché français n'est pas en reste. Il a pour sa part dévissé de  7 % (hors utilitaires) en juillet et de 13,5 % sur sept mois. Selon Renault, l'ensemble des immatriculations en Europe devrait baisser d'ailleurs de 6 % à 7 % en 2012, contre une prévision de - 3 % à - 4 % en février dernier. D'après l'équipementier Plastic Omnium, la production automobile en Europe devrait chuter au second semestre de 7 %.