En crise, Ford va fermer son usine belge de Genk

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  484  mots
Alan Mulally, PDG de Ford. Copyright Reuters
Le groupe auto américain, déficitaire en Europe, annonce la fermeture de l'usine belge de Genk, qui emploie 4.300 personnes.

Après Opel avec  Anvers et PSA avec Aulnay, c'est au tour de Ford d'annoncer une nouvelle fermeture d'usine en Europe. Le groupe américain va fermer son usine d'assemblage de Genk, dans le nord-est de la Belgique, d'ici à la fin de l'année 2014, ce qui entraînera la suppression de 4.300 emplois, a annoncé sa direction européenne ce mercredi. Le groupe de Dearrborn a entamé une procédure de consultation avec les représentants du personnel. "Ce plan permettrait de s'occuper des surcapacités de production liées à la baisse de plus de 20% de la demande sur le marché automobile en Europe de l'ouest depuis 2007", explique Ford, dont le siège européen est à Cologne (Allemagne).

Véhicules envoyés en Espagne

Ce plan suppose le transfert des futurs véhicules (remplaçants des grands monospaces S Max et Galaxy ainsi que de la nouvelle berline familiale Mondeo) vers le site espagnol de Valence. La future Mondeo, annoncée pour fin 2013, devait pourtant être assemblée initialement à Genk, selon les engagements pris précédemment par le groupe. La production des monospaces compacts C-MAX and Grand C-MAX, assemblés aujourd'hui en Espagne, seraient pour leur part réalloués à Saarlouis, en Allemagne.

Gros modèles

Genk fabrique aujourd'hui les gros modèles du constructeur à l'ovale bleu en Europe: les berlines et breaks Mondeo ainsi que les monospaces S-Max et Galaxy, les véhicules qui souffrent le plus sur le Vieux continent. Ford en a produit 150.000 unités en 2011. Les coûts élevés en Belgique, jadis paradis des constructeurs, rendent ce pays vulnérable aux restructurations. Renault avait fermé Vilvorde dans les années 90 et GM a dernièrement suspendu la production de sa filiale Opel à Anvers. Les constructeurs préfèrent s'aliéner syndicats et pouvoirs publics en Belgique plutôt que dans leurs pays d'origine.

Plus d'un milliard de pertes prévues

Ford avait indiqué récemment qu'il annoncerait en octobre ses décisions concernant ses usines européennes. Malgré une gamme séduisante de modèles compétitifs à vocation mondiale, le constructeur de Dearborn (Michigan) avait  surpris à la fin juillet 2012, en précisant qu'il tablait sur plus... d'un milliard de dollars de pertes sur le Vieux continent cette année.  "Il s'agit vraiment d'un problème structurel et non cyclique", avait même renchéri le PDG Alan Mullaly. "Nous n'allons pas être sauvés par une remontée des volumes" de ventes, qui vont rester durablement plus bas que par le passé, soulignait le patron du groupe américain, faisant état, comme les autres dirigeants du secteur, d'une "surcapacité" de production sur le Vieux Continent. Le numéro deux américain avait indiqué que ses ventes étaient en chute de 19% au premier semestre en Europe, où il emploie 66.000 personnes, principalement en Allemagne. Ford Europe dispose d'usines d'assemblage en Belgique, outre-Rhin, mais aussi outre-Manche et en Espagne ainsi qu'en Roumanie.