"Sans croissance, vous pouvez vous agiter tant que vous voudrez, vous ne vendrez pas de voitures"

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Copyright Reuters
Dans un entretien au Journal du Dimanche, Louis Schweitzer, l'ancien patron de Renault prédit une nouvelle année difficile pour l'automobile française. Il salue également le choix de son successeur, Carlos Ghosn de différer le versement d'une partie de sa rémunération.

Pour l'ancien patron de Renault "2013 sera une année de décroissance pour les ventes d'automobiles en France". Selon Louis Schweitzer, qui s'exprimait dans les colonnes du Journal du Dimanche publié ce 17 février, la formule est simple: si la croissance est supérieure à 2%, "les ventes progressent" et dans le cas contraire, elles baissent. "Sans croissance, vous pouvez vous agiter tant que vous voudrez, vous ne vendrez pas de voitures", commente-t-il. Pour rappel, le gouvernement prévoit, pour le moment une augmentation du produit intérieur brut de 0,8% cette année mais pourrait réviser ce chiffre à la baisse. Le fonds monétaire international, de son côté, prévoit une croissance de 0,3% en France.

"PSA est un groupe bien géré"

L'ancien dirigeant de la firme au losange s'exprimait après la publication des résultats annuels des deux grandes marques automobiles françaises: 1,7 milliard de bénéfices pour Renault et 5,5 milliards de pertes pour son concurrent PSA. Concernant ce dernier, Louis Schweitzer a d'ailleurs salué la gestion de l'entreprise par son dirigeant actuel. "PSA est un groupe bien géré et Philippe Varin un bon patron", a-t-il jugé, estimant que le groupe en difficulté avait avant tout "besoin de cash" et sans prendre position sur une participation éventuelle de l'Etat au capital du groupe automobile. Il considère en outre qu'une fusion entre PSA et Renault serait un "non-sens".

"On ne peut pas demander des sacrifices aux salariés sans que les dirigeants en fassent de leur côté"

A propos de Renault, qui prévoit tout comme PSA des réductions d'effectifs, Louis Schweitzer a également salué la décision de son successeur, Carlos Ghosn qui a choisi de conditionner le versement de 30% de sa rémunération variable à l'aboutissement de l'accord avec les syndicats. "Il me semble que l'on ne peut pas demander des sacrifices aux salariés sans que les dirigeants en fassent de leur côté", a commenté le prédécesseur de Carlos Ghosn.

Quant à l'alliance avec Nissan, elle pourrait être plus poussée encore, aux yeux de l'ancien patron de Renault, qui prévient tout de même "Nissan ne deviendra jamais une entreprise française, ni Renault une firme japonaise". Aussi, sans rejeter l'idée de faire fabriquer des voitures Nissan dans des usines françaises du groupe, il préconise un de ne pas "forcer [cet] allié" de Renault et de se montrer compétitif.