Renault : les syndicats et la direction de retour à la table des négociations

Par latribune.fr  |   |  448  mots
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Les pourparlers en vue d'un accord de compétitivité doivent reprendre mardi. Il doit permettre à la marque au losange de préserver ses sites en échange d'efforts consentis par les salariés.

Ils sont de retour à la table des négociations. Ce mardi, les syndicats et la direction de Renault se rencontrent à nouveau. L'objectif? Décrocher un accord de compétitivité, qui doit permettre au constructeur de garantir la pérennité des sites en échange d'efforts consentis par les salariés. Afin de peser dans les négociations, qui n'ont pu être conclues la semaine dernière, Carlos Ghosn a proposé de différer à fin 2016 le paiement de 30% de la part variable de sa rémunération de l'an passé, en cas d'accord. Le PDG de Renault a également annoncé qu'il signerait lui-même l'accord en cas d'issue positive, selon Laurent Smolnik, le délégué syndical de Force Ouvrière.

A l'issue de la dernière séance de négociations, la CFE-CGC (majoritaire dans le groupe), la CFDT et FO se sont néammoins félicité des avancées positives. Ils ont notamment salué les garanties sur les volumes de production, dont ils faisaient une condition sine qua non à la signature d'un accord. De son côté , la CGT s"est déclarée "farouchement contre" un tel accord. Fabien Gâche, son délégué, a jugé qu'il entraînerait "de nouvelles dégradations des conditions de vie et de travail des salariés" et donc "une fragilisation de l'entreprise".

Rapatriement de certaines productions

En cas d'accord, la direction s'est de son côté engagée à "assurer un niveau de production minimum de 710.000 véhicules par an à l'horizon 2016, dont 110.000 à l'usine de Flins, qui bénéficierait de la localisation de versions de Clio IV à forte valeur ajoutée". Elle a également indiqué que des productions de versions conduite à droite de Clio IV actuellement assurées par le site de Bursa (Turquie) seraient rapatriées. Une partie de la production assurée par le site de Caccia au Portugal, serait transférée à Cléon.

En outre, la direction a aussi accepté que le déplacement de salariés d'un site à un autre se fasse sur la base du volontariat, une revendication jugée essentielle par Force Ouvrière qui s'est félicitée de cette avancée.

300 euros de gain par voiture

La négociation va surtout porter sur la décision de la direction de supprimer 8.260 emplois en France d'ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais, en contrepartie, la direction demande le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail et une plus grande mobilité. Avec cela, Gérard Leclercq, directeur des opérations France, estime que le groupe pourra gagner "environ 300 euros par voiture produite en France".

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