Réunion "décevante" entre PSA, l'Etat et les syndicats, sur l'avenir du site de Rennes

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  496  mots
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La troisième réunion tripartite sur l'avenir du site de PSA à Rennes a été jugée "très décevante" par la CFDT. 1.400 suppressions d'emplois y sont prévues. Certains redoutent mettent une fermeture du site à terme.

La troisième réunion tripartite, vendredi, entre représentants de l'Etat, élus des collectivités locales et syndicats sur l'avenir du site rennais de PSA La Janais a été jugée "très décevante" par la CFDT. 1.400 suppressions d'emplois y sont prévues, sur quelque 5.500 salariés. Selon le syndicat, cette réunion  était l'occasion de faire un point sur l'état d'avancement du dossier de réindustrialisation du site breton. Toujours d'après la CFDT, seul un projet, dans le cadre de cette réindustrialisation, est "acté", avec la SNCF. Il s'agit de la rénovation de rames TGV, avec à la clé 80 postes en contrat de détachement. Deux projets sont en cours de finalisation: celui d'une centrale béton (15 à 35 emplois) et celui d'un centre de traitement de déchet industriel (45 emplois), assure le syndicat. Six autres projets seraient à l'étude.

1.300 contacts en France

Fin avril, le directeur du site, Jean-Luc Perrard, indiquait que PSA avait pris "de l'ordre de 1.300 contacts en France et 210 au niveau international" pour l'implantation d'entreprises. "A Rennes, nous proposons 1.800 solutions, dont 400 en interne dans le groupe, 800 à travers la réindustrialisation du site, 600 via le cabiner Sodie", affirmait à la mi-mars Denis Martin, Directeur industriel de PSA. Mais, pour l'heure, "c'est zéro contrat CDI de proposé aux salariés ", déplore la CFDT. Si le nombre escompté de départs volontaires n'est pas atteint d'ici à décembre 2013, des licenciements économiques pourraient suivre. Selon la CFDT, une prochaine réunion tripartite se tiendra fin septembre. 

11.214 suppressions de postes

Au total, 11.214 suppressions de postes sont envisagées entre mai 2012 et mi-2014 par le groupe automobile, qui prévoit notamment pour 2014  la femeture du site d'Aulnay, en région parisienne. "Nous proposons à Aulnay 3.750 solutions de reclassement indentifiées pour les 2.550 salariés qui restaient au 1er février, soit 1.650 mesures de reclassement interne, 800 emplois identifiés sur le site et 800 à travers le cabinet Sodie, 300 postes de transition professionnelle vers la RATP ou la SNCF", affirmait Denis Martin en mars. En pleine crise, certes conjoncturelle à cause des marchés mais surtout structurelle, PSA réduit ses capacités de production en Europe de l'ouest. Des interrogations se font jour sur Rennes pour le moyen terme. On se demande si, après Aulnay, PSA ne sera pas contraint de fermer le site breton, qui fabrique aujourd'hui des Citroën C5 et des Peugeot 508. Mais, comme les remplaçantes de ces deux modèles partageront leur plate-firme avec les véhicules compacts du groupe produits à Mulhouse et  Sochaux, l'interrogation est légitime.

Négociation sur la compétitivité

En fortes pertes, PSA, qui vient d'annoncer la cession de son site de Meudon en région parisienne, va ouvrir une négociation sur la compétitivité de ses sites en France le 29 mai  prochain avec les partenaires sociaux.  L'objectif est notamment d'obtenir des engagements des salariés sur une plus grande flexibilité pour accroître la compétitivité, à l'instar de l'accord signé récemment par Renault.