Mia Electric (ex-Heuliez), chouchou de Ségolène Royal, trouve un repreneur

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  487  mots
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Nouvel avatar pour la micro-voiture électrique, chère à Ségolène Royal, présidente socialiste du Conseil régional de Poitou-Charentes. Mia Electric (ex-Heuliez), dont la région est actionnaire à 11,88%, devrait être repris par une franco-coréenne dont le nom n'est pas divulgué. Chronique d'un échec politico-économique.

Dernier avatar en date de la micro-voiture électrique, chère à Ségolène Royal... avec l'argent public!  Mia Electric (ex-Heuliez) devrait être repris. La présidente PS du Conseil régional de Poitou-Charentes, actionnaire à 11,88% de Mia Electric, se déclare  "très satisfaite".  La semaine dernière, un repreneur s'est fait connaître pour acquérir les invendables voitures électriques de  Mia Electric à Cerizay (Deux-Sèvres). Il s'agit d'une femme d'affaires franco-coréenne ayant une entreprise en Allemagne, a indiqué ce mardi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information du Monde. L'entrepreneur, dont on ne connaît pas le nom, s'est dit prêt à garder les 210 employés de l'usine. Des investisseurs français et asiatiques devraient l'accompagner, selon Le Monde. Le 5 juin dernier, le conseil d'administration de  Mia Electric a avalisé le projet. Et, lundi dernier, c'était au tour du comité d'entreprise de donner son feu vert. La région devrait rester au capital.

Echec économico-politique

"Malgré les rebondissements et les péripéties, il faut tenir bon et accompagner cette reprise pour qu'elle réussisse", assure l'ex-compagne du Chef de l'Etat qui en a fait un cheval de bataille personnel. "Je continuerai à me battre jusqu'au bout" sur ce dossier, a-t-elle assuré. Mia Electric fait "un très beau produit, qui souffre actuellement de son prix et dont la production doit absolument monter en puissance", estime Ségolène Royal. En 2012, Mia Electric a vendu 337 véhicules seulement dans l'Hexagone.  Très, très loin des 12.000 unités totales chaque année naguère escomptées officiellement, non sans un manque total de réalisme! Pour 2013, le fabricant espère compter sur les commandes de la centrale d'achat public UGAP, qui a annoncé l'achat sur trois ans de 500 Mia quatre places. Mais ce n'est pas ça qui changera grand chose et résorbera les pertes colossales. Bref, un échec économico-politique retentissant! 

Entreprise fétiche de Ségolène Royal

Le capital de Mia Electric est détenu en majorité par l'entrepreneur allemand Edwin Kohl, qui jette l'éponge. Par ailleurs, à Cerizay, trois candidats ont déposé chez l'administrateur judiciaire, à la date limite de lundi soir, un dossier de reprise de l'entreprise d'emboutissage en redressement judiciaire Heuliez SAS -- dont l'activité et celle de Mia Electric cohabitaient jusqu'en 2010 au sein du carrossier familial Heuliez --, a indiqué Jean-Emmanuel Valade, délégué CFE-CGC. Deux candidats ont souhaité garder l'anonymat. Le troisième, Christian de Léotard, un ingénieur automobile et ingénieur carrossier, s'était déjà déclaré. L'administrateur judiciaire doit "mettre en forme" ces trois dossiers avant d'en communiquer le contenu détaillé. Heuliez, entreprise fétiche de Ségolène Royal, est donc devenu un enjeu politique national majeur, grâce à sa situation géographique, dans la région Poitou-Charentes. Alors que Mia produit au compte-gouttes des mini-véhicules électriques, Heuliez SAS a repris les activités historiques du carrossier.