BMW mise gros sur la voiture électrique

Par latribune.fr  |   |  481  mots
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Le constructeur annonce ce lundi le lancement sa première voiture électrique à Londres, Pékin et New York

 Le constructeur allemand de voitures de luxe BMW s'apprête à bouleverser le secteur du véhicule électrique en dévoilant lundi son premier modèle du genre, la "i3", au moment même où cette industrie traverse une première crise de croissance. Pour témoigner du sérieux de son projet et de sa volonté de l'inscrire sur le long terme, le groupe bavarois a décidé de lancer son nouveau produit simultanément à Londres, Pékin et New York. "Nous sommes à l'aube de l'ère électrique", a déclaré le directeur des ventes Ian Robertson lors d'une séance de tests organisés à la mi-juillet dans la banlieue de Munich.

La "i3", fruit d'années de recherche pour un coût de développement de 2 milliards d'euros, est à la fois un jalon pour BMW et pour l'industrie de l'automobile électrique. "C'est une démarche spectaculaire de la part de BMW", commente Lincoln Merrihew, de Millward Brown Digital. "Ils lancent une nouvelle marque sur un nouveau segment avec de nouveaux véhicules. Et ils misent gros."

Pari audacieux

Le pari est audacieux au moment où le secteur de l'automobile dans son ensemble est confronté à une baisse considérable de la demande en Europe et alors que les consommateurs ne sont pas encore tout à fait séduits par les véhicules électriques, en raison de leur prix à l'achat mais également à cause des doutes qu'ils ont sur leurs performances. Déjà présents sur ce créneau, Nissan, Toyota, General Motors ou encore Audi, filiale de Volkswagen, ont commencé à réduire la voilure de leurs projets voire à consentir des efforts considérable sur les prix pour soutenir des ventes relativement médiocres. Certains signes témoignent toutefois d'une amélioration de la tendance et BMW pourrait profiter.

Créé il y a dix ans, le constructeur Tesla a vendu près de 5.000 unités de sa Model S pour un prix de 70.000 (avant subvention fédérale) au premier trimestre, ce qui lui a permis d'annoncer le premier bénéfice de son histoire et fait s'envoler le cours de son titre dont la valeur a quadruplé cette année. La plus grande force du secteur de la voiture électrique est peut-être l'enthousiasme affiché par les pouvoirs publics qui prônent la diminution des émissions de CO2.

Près de 35.000 euros pour le modèle de base...

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a fixé un objectif d'un million de voitures électriques d'ici la fin de la décennie et les règles de plus en plus strictes sur les émissions éditées par les institutions européenne incitent les constructeurs à poursuivre sur cette voie. Commercialisé dès cet automne, le modèle le moins coûteux de la gamme i3 sera vendu à partir de 34.950 euros. Il sera doté d'une carrosserie en fibres de carbone et d'un châssis en aluminium.