Carlos Ghosn réorganise l'état major de Nissan

Par latribune.fr  |   |  683  mots
Carlos Ghosn, Pdg de Nissan / Reuters
Le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a annoncé vendredi une réorganisation de l'équipe de direction après un premier semestre 2013-2014 décevant, à l'issue duquel le constructeur d'automobiles japonais a nettement réduit ses prévisions.

Vendredi, le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a annoncé une réorganisation de l'équipe de direction après un premier semestre 2013-2014 décevant, à l'issue duquel le constructeur d'automobiles japonais a nettement réduit ses prévisions.

Le numéro deux de Nissan, Toshiyuki Shiga, va devenir vice-président du conseil d'administration et ses actuelles fonctions exécutives seront redistribuées et réorganisées au profit d'un trio.

Hiroto Saikawa, actuel directeur de la compétitivité, hérite du titre de "numéro deux exécutif" et de la direction des opérations du groupe en Chine, un marché stratégique où les ventes de Nissan sont en repli. Andy Palmer, nommé directeur de la planification, s'occupera entre autres de la stratégie des véhicules "sans émission polluante", y compris les voitures électriques dont les ventes peinent à décoller, mais aussi de l'activité des batteries. Il sera en outre responsable "des ventes mondiales".

Trevor Mann, enfin, passe de la direction des régions Afrique, Moyen-Orient, Inde et Europe au poste de directeur de la performance. Il sera chargé notamment de la marque bon marché Datsun que Nissan vient de relancer dans des pays émergents asiatiques, mais aussi de l'activité des véhicules commerciaux.

Six directions régionales au lieu de trois jusqu'ici

A partir du 1er janvier prochain, les opérations mondiales de Nissan seront gérées à partir de six directions régionales au lieu de trois actuellement: l'Europe sera séparée de l'ensemble Afrique-Moyen Orient-Inde auquel elle était ratachée, une région Chine sera créée en dehors des opérations du reste de l'Asie et la gestion d'Amérique du Nord sera séparée de celle d'Amérique du Sud.

"Nous opérons ces changements pour assurer le maintien de la place prééminente de Nissan dans l'innovation automobile, le développement des produits et le marché mondial", a expliqué M. Ghosn dans un communiqué.

Le groupe espère ainsi parvenir à respecter son plan stratégique à moyen terme, c'est-à-dire atteindre entre autres une part de marché de 8% d'ici à l'exercice 2016-2017.

Prévisions de bénéfices revues à la baisse

Pour celui du 1er avril 2013 au 31 mars 2014, le groupe dont le français Renault est le premier actionnaire ne s'attend plus qu'à un bénéfice net de 355 milliards de yens (2,73 milliards d'euros), contre 420 milliards de yens escomptés jusqu'à présent. Il n'espère plus qu'un bénéfice d'exploitation de 490 milliards de yens, contre 610 auparavant, et un chiffre d'affaires de 10.190 milliards, contre 10.370 jusque-là.

Nissan a abaissé sa prévision de ventes annuelles mondiales, de 5,3 millions à 5,2 millions de véhicules, à cause de difficultés en Europe pires qu'anticipées au départ. Cela représenterait néanmoins une progression de 5,8% par rapport aux ventes de l'an passé.

Au premier semestre (avril-septembre), ses ventes mondiales de véhicules en volume se sont effritées de 1,5% et sa part de marché mondiale s'est réduite de 6,2% à 5,9%.

Baisse des ventes en Chine

Elles ont diminué de 8,3% en Chine, où les consommateurs hésitent parfois à acheter des voitures japonaises à cause d'un différend territorial sino-nippon. Elles ont reculé de 6,1% en Europe où le marché de l'automobile reste mal portant, mais ont aussi reflué dans les prometteurs marchés asiatiques émergents (hors Chine et Japon) et latino-américains.

Aux Etats-Unis où la demande rebondit, elles ont au contraire grimpé de 14,5%, tirées par sa berline Altima et son tout-terrain Pathfinder. Nissan a aussi davantage vendu au Japon, où sa mini-voiture Days s'est bien écoulée, ainsi qu'au Moyen-Orient.

Aidé par la forte dépréciation du yen qui a relevé la valeur de ses revenus tirés de l'étranger une fois convertis en yens, le chiffre d'affaires semestriel de Nissan a bondi de 17% à 4.756 milliards de yens (36,6 milliards d'euros), mais son bénéfice d'exploitation a reculé de 2,6% à 221,9 milliards de yens, amputé par des frais de ventes supplémentaires. Des impôts nettement moins importants ont néanmoins permis à Nissan d'afficher un gain net en hausse de près de 6,8% sur un an, à 189,8 milliards de yens (1,46 milliard d'euros).