Les deux cadres de Goodyear libérés à Amiens

Par latribune.fr  |   |  397  mots
L'usine Goodyear d'Amiens Nord est menacée de fermeture.
Ils auront passé 30 heures à l'intérieur du site de l'usine Goodyear d'Amiens. Michel Dheilly et Bernard Glesser ont finalement été libérés mardi en milieu d'après-midi, les syndicats décidant en parallèle d'occuper l'usine pour la "négocier" contre une prime de départ.

La libération des deux hommes, respectivement directeur de production de l'usine et directeur des ressources humaines, était jusqu'alors conditionnés à des négociations "avec un minimum de garanties", selon les déclaration d'un délégué de la centrale CGT.

La direction, de son côté, bloquait toute négociation et annonçait qu'elle refuserait de rencontrer les représentants du personnel tant que les deux cadres ne seraient pas libérés. Elle avait même demandé à la justice de se saisir du dossier.

S'assurer de la libre circulation des personnes

A la mi-journée, le président du tribunal de grande instance d'Amiens délivrait une ordonnance dépêchant un huissier pour s'assurer de la "sécurité et de la libre circulation des biens et des personnes", décision qui aurait pu aboutir à l'intervention de la force publique, selon l'AFP.

Finalement, les représentants de salariés avaient indiqué à l'AFP qu'ils étaient prêts "à en laisser partir un" s'ils avaient "la certitude de la tenue d'une réunion avec Goodyear", selon les mots de Mickaël Mallet, délégué syndical CGT.

Ce sont finalement bien les deux cadres qui ont pu quitter l'usine "dans une cohue indescriptible", selon l'AFP. La CGT entend désormais occuper l'usine pour la négocier.

Renégocier le PSE

La CGT espère renégocier le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de la direction, avec l'application d'une version "améliorée" d'un plan de départs volontaires (PDV) abandonné en 2012, des primes de licenciement "qui soient au minimum sur les bases du PDV" et des congés de reclassement allongés.

"On a acté qu'on ne pourrait pas garder notre emploi, il faut acter que maintenant on veut de l'argent", a expliqué Mickaël Mallet, délégué CGT, à la presse rassemblée devant le site industriel d'Amiens. 

Des "mabouls" 

Dans la matinée de lundi, le patron de Titan Maurice Taylor, habitué des déclarations chocs, avait déclaré au micro de RTL que les ouvriers retenant les dirigeants en otages étaient "mabouls" :

Ce ne sont pas les grands patrons, ils ne peuvent rien faire. Vous savez ce que ça montre au reste du monde ? Mon dieu, ils sont mabouls. On devrait rentrer et faire arrêter ces pirates mais vous savez que ça ne va pas se passer, car c'est comme ça en France.