Le fondamentalistes de l'Etat islamique gagnent du terrain face aux Kurdes

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Les Kurdes veulent des armes américaines
Les combattants de l'Etat islamique ont pris le contrôle ce dimanche de la localité de Wana. Ces avancées constituent le premier succès des djihadistes sunnites face aux troupes du Gouvernement régional du Kurdistan irakien. Celui-ci réclame des armes américaines.

Les combattants de l'Etat islamique ont pris le contrôle ce dimanche de la localité de Wana, située près du barrage de Mossoul dans le nord de l'Irak, ont annoncé des témoins et un responsable kurde. Il s'agit de la troisième prise des extrémistes fondamentalistes musulmans de l'Etat islamique, après les localités de Zoumar et Sinjar. Le gisement pétrolier d'Aïn Zalah est également tombé entre leurs mains. Ces avancées constituent le premier succès des djihadistes sunnites face aux combattants du Gouvernement régional du Kurdistan irakien.

Les Kurdes veulent des armes américaines

Les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien pressent du coup l'administration américaine de leur fournir des armes sophistiquées pour repousser les djihadistes, a-t-on appris de sources kurdes et américaines. Selon un responsable kurde, une délégation a transmis le message début juillet à Washington, et de sources américaines autorisées, on indique que l'administration Obama examine les moyens de renforcer les lignes de défense kurdes. Les Kurdes irakiens réclament chars, transports de troupe blindés,  pièces d'artillerie et fusils de haute précision.

Avec la débandade de l'armée régulière irakienne, les Kurdes irakiens se sont retrouvés en première ligne devant l'offensive déclenchée début juin par les combattants de l'Etat islamique. Plusieurs centaines de milliers de réfugiés du nord, notamment chrétiens, se sont placés sous leur protection. Les forces autonomes kurdes ont parallèlement exploité la situation en prenant le contrôle de la ville pétrolière de Kirkouk, en bordure des limites de la région autonome, jusque-là tenue par l'armée irakienne.

Les Etats-Unis hésitent sur la décision

Il est improbable que Washington équipe directement le gouvernement régional du Kurdistan, affirme-t-on au au sein de l'administration selon l'agence Reuters, mais des options sont à l'étude, qui passeraient notamment par une coordination avec le gouvernement central de Bagdad. Il faudrait pour cela que les Kurdes surmontent la suspicion qu'ils éprouvent à l'égard du Premier ministre chiite Nouri al Maliki. Pour les Etats-Unis, qui soutiennent l'autonomie des Kurdes irakiens depuis 1991, mais ne défendent pas leurs revendications indépendantistes, l'équilibre est délicat à trouver.